Ch@t : Cancer et alimentation

Ch@t du 3 juin 2011 : Les réponses du Dr Jean-Loup Mouysset, cancérologue, du Dr Anne-Elisabeth Wipf, nutritionniste, du Dr Bérengère Arnal pour l'Association médicale pour la promotion de la phytothérapie et du Dr Michel Lallement, chirurgien des centres de lutte contre le cancer et diplômé de nutrition.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Ch@t : Cancer et alimentation

Les réponses du Dr Jean-Loup Mouysset, cancérologue

  • J'adore les aliments fumés mais on me dit qu'ils sont cancérigènes. Pourquoi ? Et comment ?

Ils sont cancérigènes à cause des fumées contenant des composés cancérigènes (PCB, hydrocarbures polycycliques...). Il faut les consommer avec modération et surtout pas exclusivement.

  • Le lait de vache étant décrié, cela pose-t-il un problème d'en donner à un enfant de 2 ans ou plus ? Et à un nourrisson ? Pour l'adulte ou l'enfant, comment faire pour avoir un apport en calcium suffisant si on supprime tous les aliments à base de lait de vache ?

C'est une chose différente de nourrir un enfant en pleine croissance avec du lait et un adulte. Le lait est fait pour le veau : très riche en facteurs de croissance. Il est donc utile pour la croissance mais c'est un facteur de stimulation non utile pour l'adulte et notamment pour les cellules cancéreuses. Cet effet disparait si le lait est bouilli (pas si UHT). D'autre part, le lait de vache est riche en acides gras saturés donc pro-inflammatoires. Il vaut mieux prendre du lait bio pour avoir plus d'oméga 3 (anti-inflammatoire) et du lait de chèvre ou brebis plus riches en oméga 3 et en protéines essentielles. Ceci dit le lait n'est pas interdit. Pour un exposé plus complet, je vous conseille de voir la conférence du Dr Magnin, lors du colloque "Un Autre Regard sur le cancer". DVD disponible à l'Association Ressource.

  • Je suis atteinte d'une hépatite C avec cirrhose T4. Je suis sous interféron et ribavirine depuis 9 mois. Je prends de la phyto desmodium adscendens. Que puis-je prendre d'autre pour aider mon foie ?  

C'est une question typique qui nécessite un entretien médical individuel pour une réponse individuelle. Il faut rencontrer un médecin spécialisé en "médecine nutritionnelle et fonctionnelle" (discipline nouvelle en France : un seul diplôme universitaire à Dijon, une licence à Poitiers...).

  • Comment laver efficacement les pesticides des fruits et légumes ? 

Le mieux est d'éplucher les fruits comme les pommes et poires, mais au moins sur 5 mm. Cela fait perdre presque toutes les vitamines qui sont principalement dans la peau des fruits. Mais c'est pourtant ce qu'il faut faire.

  • J'ai pris connaissance des objectifs de l'Association Ressource. Mais quand un centre pluridisciplinaire sera-t-il ouvert au public ?  

Le centre Ressource ouvre en septembre 2011 à Aix-en-Provence (travaux d'aménagements en septembre). Nous espérons démontrer que cette expérience est possible et donc duplicable à travers la France par la suite. En attendant, nous prévoyons d'organiser des hébergements à moindre coût pour les personnes qui viendraient de loin pour des séminaires, qui devraient durer une semaine pour être efficace dans la durée. Plusieurs types de séminaire sont prévus dont certains avec Guy Corneau.

  • En cas de colopathie fonctionnelle, comment faire pour manger les légumes car ils favorisent le météorisme abdominal ?

Il faut demander l'avis d'un spécialiste en médecine nutritionnelle et fonctionnelle.

  • Les pesticides et autres traitements des fruits et légumes sont-ils toujours actifs dans les légumes surgelés ?

Les pesticides, oui. Les vitamines sont également actives mais elles sont moins nombreuses. Plus le produit est frais, plus il est riche et biologiquement actif.

  • Après avoir été opérée du cancer du sein et radiothérapie, j'ai toujours mal au creux axillaire et dans la poitrine. Que dois-je faire ?

Cela est probablement lié à la radiothérapie (fibrose inflammatoire dans la paroi musculaire et sous-cutanée thoracique). Je vous conseille des huiles hydratantes ou crèmes hydratantes sans parabène ou aluminium en local, des oméga 3 en apport oral pour un effet anti-inflammatoire, et de la kinésithérapie pour une meilleure élasticité des tissus. Vous pouvez aussi éventuellement demander l'avis d'un médecin oncologue radiothérapeute.

  • Où se documenter pour trouver des études sur le lien entre les pesticides et le cancer pour convaincre ses proches à mieux s'alimenter ?

Je vous conseille le site de l'Association Santé Environnement de France. L'Association Santé Environnement de France (ASEF) rassemble aujourd'hui près de 2 500 médecins et se propose de promouvoir l'information aux populations sur les relations santé environnement. Il y a également des colloques "Un Autre Regard sur le cancer 2008 et 2009" sur le site de l'Association Ressource.

  • Y a-t-il un régime alimentaire pour prévenir le cancer de la peau ?

C'est une question à voir avec votre dermatologue et un médecin spécialisé en "médecine nutritionnelle et fonctionnelle". Des conseils généraux sont l'apport régulier d'oméga 6 essentiels (huile onagre ou bourrache, voire huile de colza) mais il faudra y ajouter des compléments individualisés. Mais une consultation est nécessaire.

  • On ne parle jamais de l'irradiation des aliments frais vendus en supermarché. Pourquoi ? Est-ce un danger pour la santé du consommateur ? Les aliments irradiés sont-ils du coup des aliments morts ?  

L'objectif est "hygiénique". Il faut éviter les infections mais cela créé un stress oxydatif au niveau du fruit et des légumes, qui en tant qu'organismes vivants doivent réparer les dommages cellulaires et consomment leurs propres défenses. Cela le rend "propre" mais biologiquement moins riche et moins actif donc moins intéressant en terme de santé. À ne pas favoriser. C'est une question de bon sens.

  • Vous n'avez pas évoqué le faux sucre, l'aspartame, la saccharose etc... Qu'en est-il ?

En dehors d'indications médicales, il n'est pas recommandé de tricher. L'alimentation sert avant tout à rester en bonne santé. Elle peut être un plaisir mais cela ne doit pas être la première raison de s'alimenter. Les faux sucres restent suspects et ne peuvent pas être recommandés en cancérologie. Pour en savoir plus sur ce sujet, je vous conseille le colloque "Un Autre Regard sur le cancer 2009" de l'Association Ressource

  • Peut-on boire de l'eau du robinet ?

Il s'agit d'un sujet difficile. Nous recommandons chez les personnes qui ont ou ont eu un cancer de prendre la précaution de s'informer sur la qualité de l'eau du robinet. Je conseille généralement de boire de l'eau filtrée (eau de cuisson notamment) et de l'eau en bouteille. Toutefois, rien n'est parfait. Mais sur la durée, c'est pour l'instant l'une des meilleures attitudes à avoir. Boire de l'eau du robinet de temps en temps, ne pose pas de problème. Mais sur la durée, il vaut mieux préférer l'eau filtrée et en bouteille. Il y a moins de pesticides ou médicaments résiduels.

  • On peut donc supprimer la viande rouge. Mais où trouver le fer nécessaire ? Doit-on manger des œufs tous les jours ?

On peut trouver du fer dans les épinards, les lentilles, les fruits de mer, le persil... Les œufs bio tous les jours, d'accord surtout s'ils sont à la coque ou mollets car il n'y a pas de cholestérol dans ce cas. Des études réalisées le confirment.

  • Atteinte de la maladie auto-immune du Gougerot, j'ai de nombreux problèmes dentaires. Je crains un cancer de la bouche tant j'ai des problèmes (aphtes à répétition, caries, langue boursouflée parfois). Je remplace le sucre par un substitut constitué d'extrait du bouleau (xylitol) pour éviter toutes ces caries et pathologies dentaires. Ai-je raison ?  

Ce n'est pas dangereux. Ce sucre ne sera pas digéré, il sera seulement laxatif. Le sucre attire l'eau dans les selles. Vous pourriez essayer de prendre des probiotiques à garder en bouche 5 minutes (puis à avaler) pour améliorer l'immunité locale.

Je pense qu'il vaut mieux varier : sport, gestion du stress, fruits et légumes dont les tomates, les poivrons (riches en lycopène), le curcuma, les oméga 3 et des apports d'antioxydants du type sélénium-glutathion (champignons, ail,...).

Il faut prescrire l'alcool pur (en dehors du vin rouge 1 à 2 verres - bio de préférence). Evitez les repas lourds, riches en graisses cuites notamment animales.

  • Comment déceler une intolérance alimentaire ? Je suis fatigué en permanence.

Consultez un allergologue.

  • Quel est le revêtement idéal pour une poêle ?

La céramique.

  • Quel est l'effet du café sur le cancer ? Est-il préventif ou une cause de déclenchement ? Les avis sont contradictoires.

Quel café ? Tout dépend du café. S'il est de qualité et riche en antioxydants, avec moins de caféine. N'oubliez jamais, la qualité et la mesure. Une plante meurt si on ne l'arrose pas, et elle meurt si on l'arrose trop. Pourtant on n'interdit pas l'eau.

  • Je suis actuellement en chimiothérapie, quels aliments conseillez-vous pour désintoxiquer mon foie ?

Ce sera surtout important après la chimiothérapie. Pendant, il y a le desmodium. Après, il y a le drainage et détoxination cellulaire. Il faut aller consulter un médecin spécialisé en médecine nutritionnelle et fonctionnelle.

  • Les boissons light sont-elles dangereuses ?

Elles n'ont aucun intérêt. Il vaut mieux moins manger et faire du sport. C'est comme un régime. Il est nécessaire que si on a trop mangé.

  • Pour les oméga 3 : saumon bourré de toxiques, sardines en conserve et bisphénol... Doit-on manger des noix ?

Je vous conseille des poissons frais de petites tailles de préférence (sardines...), des noix et amandes, graines lin ou courge, huile de lin, huile de colza, huile d'olive et huile de noix.

  • Le béta-carotène en pilule, permet-il une bonne protection de la peau ? 

Il est déconseillé de prendre le Béta-carotène de synthèse. Il vaut mieux un apport de cocktails vitamines et antioxydants dans ce cas, avec oméga 6 essentielles.

  • Les traitements hormonaux pour stimuler la fertilité peuvent-ils favoriser le cancer ?

Oui mais à nuancer avec votre médecin.

Absolument pas. Le citron a des vertus mais il faut avoir une certaine quantité pour avoir un effet clinique. Le citron est intéressant pour son effet anti-inflammatoire et anti nausées. C'est un bon complément mais pas un remplaçant des chimiothérapies. Le docétaxel est issu des feuilles d'un arbre et il fait perdre les cheveux... La pervenche de Madagascar nous offre la Vinorelbine, mais la chimiothérapie aussi.

  • L'utilisation du micro-ondes pour réchauffer des plats déjà cuisinés, est-elle conseillée ?

Il fait perdre la qualité biologique des protéines. Je ne le recommande pas pour ma part sauf de façon épisodique.

  • Le curcuma anti-inflammatoire, peut-il être pris avec le Préviscan® ?

La dose doit être inférieure à 300 mg de curcumines.

Les réponses du Dr Anne-Elisabeth Wipf, nutritionniste

  • Je voudrais savoir comment mieux manger pour ne pas avoir de cancer ?

Il existe une alimentation dite "protectrice" par rapport à la plupart des maladies : cancers, maladies cardio-vasculaires, diabète etc... C'est celle qui permet au corps un fonctionnement optimal, associé à une bonne gestion du stress et une bonne activité physique. Schématiquement, augmentez les produits végétaux, diminuez les produits animaux et limitez au maximum les produits transformés, aliments industriels préparés. Établissez un lien de plaisir avec ce que vous mangez et surveillez votre poids. Il ne s'agit pas de tout changer du jour au lendemain mais d'un processus progressif. Commencez par le plus facile.

  • Vous parlez beaucoup d'aliments BIO mais ces aliments sont très chers !!! Faut-il en conclure que lorsqu'on a pas les moyens d'acheter BIO, on va nécessairement vers un cancer ? La question d'argent n'est jamais abordée dans ces questions d'alimentation... et pourtant, la majorité d'entre nous ne peut pas se permettre d'acheter BIO !

Parmi les personnes qui viennent à ma consultation, certaines sont à la CMU et mangent bio. Si l'on diminue la viande au profit des protéines végétales (légumes secs...) que l'on cuisine les restes plutôt que se nourrir de plats préparés, que l'on mange moins en quantité, cela ne revient pas plus cher. Des études ont été faites et publiées à ce sujet. Mais cela demande un effort, du temps et de l'énergie pour changer ses habitudes. Il faut être prêt. Par ailleurs, les légumes même non bio, surgelés ou en conserve sont préférables à pas de légumes. Quelques minutes de cuisson à la vapeur douce peuvent enlever une partie des toxines également.
 

  • Comment faire lorsqu'on est accro aux gâteaux ? En manger tous les jours mène-t-il vers un cancer ?

Peut-être déjà pouvez-vous les cuisiner vous même avec de bons ingrédients, farines multi-céréales, chocolat noir, fruits secs, purée de noisettes et de pommes pour diminuer les graisses et qu'elles soient de bonne qualité, sucre de fleurs de coco... De très bons livres de cuisine existent maintenant à ce sujet. Après il faut arriver à "cadrer le moment du gâteau" si vous ne voulez pas prendre de poids. Évitez après 17 heures. Mangez-en de préférence le matin, cela vous donnera du courage pour faire un repas du soir riche en végétaux protecteur. Tout l'art est d'éviter des interdits frustrants intenables sans faire n'importe quoi...

  • La cuisson des huiles végétales est-elle dangereuse pour la santé ?

Il faut éviter de faire fumer l'huile. Vous pouvez faire chauffer de l'huile d'olive dans une poêle mais pas des huiles riches en oméga 3 comme celles de colza, lin, noix. Les graisses trop chauffées dégagent des composés toxiques. La friture aussi doit être limitée (acrylamide...).

  • Une alimentation riche en viande favorise quels types de cancers ?

Essentiellement les cancers colo-rectaux pour la viande rouge. Rester au dessous de 300 g (cuite) par semaine est recommandé. Quand vous en mangez, associez-la à des légumes verts riches en chlorophylle pour l'antidoter.

  • Pensez-vous que la vitamine B17 soit vraiment anti-cancer ?

Certains l'écrivent dans des livres de médecine alternative (Joseph Lévy). Il n'y a pas une vitamine ou un aliment "sauveur" en lui-même de toutes façons. Tout agit en "synergie". Suivez ce qui vous fait du bien au corps et à l'esprit. Votre chemin est unique et des tas d'aliments et autres choses peuvent vous aider.

  • Les confitures détruisent la valeur nutritive des fruits donc elles ne servent à rien ?

Le plaisir compte aussi. À sa bonne place et à sa juste quantité...

  • Le problème est que la plupart des recettes se font au four à plus de 150 degrés... pains, gratins, gâteaux...

Prenez des libertés par rapport aux recettes. C'est possible à 150, je le fais. Il faut laisser le gâteau un peu plus longtemps et que la pâte soit un peu plus liquide. Sinon le four solaire est intéressant...

  • Est-ce que vous pouvez nous résumer les points essentiels pour éviter le cancer ? 

Prendre soin de son corps et son esprit. Manger plus de végétaux, varier les plaisirs naturels (non industriels), diminuer les produits animaux. Bouger suffisamment, s'aérer. Être apparemment un peu égoïste et se donner du temps pour prendre soin de soi et se faire plaisir. Et si vous n'évitez pas le cancer, vous aurez bien vécu....
 

  • Le café bio est-il bon en prévention comme peut l'être le thé vert (anti-oxydant) ?

A priori non. Pour le cancer, la torréfaction est gênante... Mais le bon café à doses raisonnables a d'autres vertus...

 

  • Et l'inox : est-ce un bon mode de cuisson ?

Oui, l'inox 18 /10 qui est de bonne qualité.

Les réonses du Dr Bérengère Arnal pour l'Association médicale pour la promotion de la phytothérapie

  • J'ai 49 ans et suis en périménaupose, ma gynécologue m'a parlé d'un traitement substitutif hormonal mais mes antécédents familiaux m’inquiètent du côté maternel 3 cancéreux sur 4 (pancréas pour aîné, sein pour cadette, sein et vessie pour benjamine) quel conseil ? Dois-je faire une recherche onco-génétique (difficile d'accès) ?

La recherche oncogénétique ne peut être entreprise que par la personne qui a le cancer du sein, c'est-à-dire une de vos deux sœurs, elle peut être refusée par l'onco-généticien. Si elle est acceptée, le délai d'obtention des résultats est très long, plus d'un an. Je vous conseille la plus grande prudence en matière de sein et d'ovaire tant pour ce qui concerne la prévention primaire que le dépistage (prévention secondaire) pour la prévention primaire (que mettre en oeuvre pour espérer limiter le risque personnel de cancer du sein notamment), ne pas prendre de traitement hormonal allopathique de ménopause mais un traitement phytothérapique et homéopathique. Pour la prévention secondaire (comment dépister le plus rapidement possible le cancer), pour le sein faire pratiquer une mammographie ET une échographie mammaire chaque année, attention l'échographie doit être pratiquée même si la mammographie est normale car il existe des cancers du sein avec des mammographies normales et visibles uniquement à l'échographie ; pour l'ovaire faire pratiquer une échographie pelvienne par voie endovaginale tous les ans pour les filles de vos sœurs, un suivi mammographique et échographique précoce, limiter le temps de prise des pilules contraceptives et prendre des pilules les moins dosées possible.

  • Comment savoir que nous sommes en stress oxydant ?

Il y a des bilans biologiques spécifiques qui permettent de mesurer le stress oxydatif aisément. Ils ne sont pas remboursés par la Sécurité Sociale malheureusement et ne se pratiquent à Paris par exemple que dans deux ou trois laboratoires.

  • Comment savoir si l'on est intolérant à un aliment ?

Il faut pratiquer un bilan d'intolérances alimentaires qui dose des ig G dans le sang et permet de définir une cartographie individuelle des aliments auxquels l'individu est intolérant. Ceci donne raison aux travaux du Dr Jean Seignalet mais personnalise le régime d'exclusion à mettre en place pour de longs mois en association avec un traitement spécifique de la membrane intestinale et de sa flore. Ces intolérances sont la conséquence d'une perturbation de la membrane intestinale, trop perméable, qui laisse passer dans l'organisme des molécules étrangères à l'organisme. il peut résulter un grand nombre de symptômes de ces perturbations (problèmes intestinaux, fatigues, surpoids, troubles immunitaires, migraines, pathologies dermatologiques...). Attention il y a une grande disparité dans le coût de ces examens qui ne se pratiquent que dans quelques laboratoires seulement. De nombreuses études ont validé ces bilans quoiqu'en disent les médecins qui méconnaissent ces bilans. Les belges pratiquent fréquemment ces bilans biologiques, il s'agit d'une prise en charge globale de santé tout à fait passionnante.

  • Que pensez-vous de la cure de Breuss (anti-cancer à base de jus) ?

Je pense qu'elle est dangereuse pour la santé. La dernière patiente qui l'a pratiquée contre mes conseils à la place de se faire opérer a vu sa tumeur mammaire doubler en trois mois. Je suis formellement opposée à ce type de pratique et je redis haut et fort qu'en matière de cancer les médecines naturelles ne peuvent venir qu'en complément, en soutien et en renfort de la chirurgie, de la chimiothérapie, de la radiothérapie, de l'anti-hormonothérapie et JAMAIS A LA PLACE de.

  • Comment aider le foie à éliminer les toxines pendant la chimio (taxotère) ?

En tout premier lieu par la prise de desmodium qui est LA plante du foie pendant la chimiothérapie. D'autres plantes comme le curcuma, le chardon marie ou l'artichaut sont elles aussi hépato protectrices. Je prescris aussi de l'homéopathie très active.

  • Le soja doit-il être déconseillé dans les cancers hormono-dépendants ?

Le soja en thérapeutique pour la ménopause et en excès en alimentaire sont déconseillés dans les cancers du seins car les isoflavones du soja in vitro (au laboratoire) à doses physiologiques augmentent la vitesse de multiplication des cellules MCF7 de cancer du sein, il faut des doses supra physiologiques pour avoir une action inverse de diminution. J'ai été la première en 1999 dans le magazine Elle à écrire que le soja en thérapeutique de la ménopause devait être contre-indiqué en cas de cancer du sein. Depuis il y a consensus, la contre-indication par principe de précaution doit s'appliquer en thérapeutique à tous les phyto-oestrogènes.

  • Je suis atteinte d'un cancer du sein hormono-dépendant. J'ai eu une tumorectomie, 4 FEC100 et suis en radiothérapie pour 26 séances. Ensuite je serai sous Femara® pendant 5 ans. Puis-je continuer à manger du soja ?

Oui, dans le cadre d'une alimentation variée, deux à trois fois par semaine (donc pas tous les jours à chaque repas)

  • Quels probiotiques prendre ?

Nous ne pouvons donner aucun nom, il y a beaucoup de bons probiotiques, deux règles toutefois, penser à prendre des prébiotiques (fibres) avec les probiotiques. Il existe les deux ensemble, cela s'appelle des symbiotiques. Il faut traiter la muqueuse intestinale en cas de syndrome d'hyperperméabilité intestinale sinon on met la charrue avant les bœufs...

  • L'absence de sport peut-elle se rattraper même à partir de 50 ans ?

Oui, pratiquez des sports doux, les Pilates sont tout à fait indiqués, deux fois une heure par semaine et en six mois vous sentirez votre corps devenir ou redevenir un corps de sportive !

  • Les huiles essentielles favorisent-elles les effets des traitements du cancer ?

Un médecin d'Aix-en-Provence travaille depuis des années avec un petit nombre d'huiles essentielles aux propriétés anti-prolifératives en complément des thérapeutiques lourdes du cancer.

  • A 45 ans, mieux vaut-il prendre la pilule ou pas ?

A partir de dix à douze ans de prise de pilule oestro-progestative, je pense qu'il vaut mieux prendre un autre type de contraception, d'autant plus après 40 ans et encore plus après 45 ans, en raison d'une augmentation des risques cardio-vasculaires et de cancer du sein.

  • Je bois du the vert bio : 3 à 4 tasses jour (en plus de l'hygiène de vie recommandée). Est-ce trop ?

C'est bien

  • Pour revenir au blé, c'est difficile d'en manger peu... rien qu'avec le pain...

Variez les pains, ce n'est pas si difficile.

Les réponses du Dr Michel Lallement, chirurgien des centres de lutte contre le cancer et diplômé de nutrition

  • Certains modes de cuisson augmentent-ils le risque de cancers ?

Oui, la cuisson, surtout à forte température, est source d'une dégradation importante des aliments. Il faut éviter des températures supérieurs à 150°C, et même si possible 100°C...

  • Que penser de l'équilibre acido-basique ? A-t-il une influence avérée sur l'équilibre en préventif et pendant une chimiothérapie ?

En effet, l'équilibre acido-basique est important. Pour plus d'informations, je vous conseille l'excellent livre : Se programmer pour guérir, Dr Yann Rougier (Albin Michel).

  • Déconseillez-vous de donner des laitages à base de lait de vache aux bébés ? Maman d'un petit garçon de 7 mois.

Ce n'est pas déconseillé, mais il faut éviter de trop grandes quantités, et utiliser du lait "bio", beaucoup plus équilibré.

  • Quel intérêt y a-t-il à consommer de la viande rouge ?

Aucun intérêt médical, au contraire (les végétariens ont une espérance de vie supérieure aux omnivores)! Le seul intérêt est le goût... Sans parler des conséquences de l'élevage pour l'environnement...

  • Que pensez-vous des conseils du Pr. Joyeux ?

Le Pr. Joyeux connait bien le sujet, il a beaucoup travaillé sur les intolérances alimentaires, qui peuvent avoir un impact sur l'évolution de nombreuses maladies, y compris les cancers !

  • Je souhaite devenir végétarienne, est-ce le bon moyen pour ne pas avoir de cancer ?

C'est une bonne chose, mais ce n'est qu'un élément parmi d'autres, je vous conseille un excellent livre : Se programmer pour guérir, Dr Yann Rougier (Albin Michel).

  • Quels sont les dangers de la cuisson au charbon de bois ? Les régimes hyperprotéinés favorisent-ils le cancer ?

Oui, les régimes hyperprotéinés favorisent le cancer : attention aux régimes de ce type !!! La cuisson, surtout au gril, augmente encore le risque.

  • Est-il vrai que le sucre est à proscrire pour éviter la récidive d'un cancer ?

Quelques conseils valables pour tous :
1 – privilégiez les aliments à index glycémique bas : les "sucres lents" ;
2 – privilégiez les graisses protectrices, en particulier les oméga 3 ; évitez les graisses toxiques : huile de palme, graisses hydrogénées ;
3 - pour ces raisons, évitez au maximum les aliments industriels : biscuits, plats cuisinés, etc.
4 - Consommez des aliments riches en oligo-éléments et en substances protectrices : fruits et légumes crus ou peu cuits, épices...
5 - Variez le plus possible votre alimentation.

  • Peut-on remplacer définitivement les légumes du supermarché par des légumes en boîte ou surgelés ?

Les légumes surgelés sont préférables aux conserves, ils sont parfois même plus riches en oligo-éléments que les légumes du marché !

Plutôt que les compléments, privilégiez une alimentation non raffinée !

  • Combien de légumes et fruits faut-il manger par jour ?

Cinq est en effet une bonne moyenne.

  • J'ai eu un cancer du sein hormono-dépendant il y a 2 ans, une mammectomie, je suis un traitement hormonal. J'ai entendu dire qu'il fallait bannir les phyto-oestrogènes, le soja et aussi le ginseng. Pouvez-vous m'apporter des précisions ?

Le soja à dose faible (1 à 2 yaourts par jour) n'est pas interdit, il diminue même le risque de rechute ! Il faut par contre éviter les prises en gélules, etc.

  • Que penser des laits infantiles qui contiennent presque tous de l'huile de palme ?

A éviter à tout prix !

  • On parle de plus en plus d'intolérances alimentaires. De quoi s'agit-il ? Celles-ci sont-elles favorables au développement d'un cancer ?

Les intolérances sont en effet très fréquentes, près d'un patient sur trois dans mon expérience cancérologique ! Il faut les rechercher et les traiter, mais ce problème n'est pas encore très connu des médecins ; les médecins homéopathes sont souvent plus informés sur ce sujet.

  • Cranberry, grenade, etc. Efficace ou commercial ?

Les anti-oxydants ne sont utiles qu'en cas de stress oxydant ; sinon, leur prise peut même être néfaste !

  • Peut-on être intolérant à un aliment, à un produit alimentaire sans le savoir ?

Oui, c'est le cas le plus fréquent !

  • Est-ce qu'on favorise le risque de cancer chez nos bébés puisqu'ils sont sur les laits infantiles qui contiennent presque tous de l'huile de palme ?

Oui, il faut tout faire pour éviter ce type d'acides gras.

  • Peut-on manger du beurre le matin sans crainte ?

Oui, de préférence "bio".

  • En quoi les anti-oxydants pourraient être néfastes ?

Voir les études CARET et ATBC.

  • Y a-t-il des compléments alimentaires (oligo-éléments, vitamines, probiotiques) que vous conseillez pour des patients sous chimio ?

- Probiotiques en FIN de chimio (pas pendant) ;
- Dosages vit. D et homocystéine pour rechercher des carences et les traiter ;
- Zinc et sélénium ; pas de fer ni de cuivre.

  • Les cancers qu'on puisse avoir par notre alimentation concernent seulement le tube digestif et ses annexes ou peuvent concerner d'autres organes de notre corps ?

Non, une mauvaise alimentation favorise TOUS les cancers...

  • Que pensez-vous de la stévia pour remplacer le sucre ?

Pas de risque connu... utilisé depuis longtemps au Japon, mieux que l'aspartame.

  • Concernant le cancer de prostate évolué le Dr Mouysset ou l'association Ressource peuvent-ils étudier la meilleure manière de résoudre les contradictions entre vos propres conseils alimentaires et un régime pauvre en polyamines ?

Bonne question ! Au stade de cancer évolué, le régime pauvre en polyamines me semble plus efficace que les conseils nutritionnels donnés à un stade préventif.

  • Quels sont les aliments qui régulent les hormones féminines ?

Tous les choux, associés à des vitamines du groupe B (levure de bière, etc.).

A éviter si possible, ou à changer souvent...

  • Certains médecins disent de supprimer le blé, que pensez-vous ?

Le blé est le premier aliment cause d'intolérances, à éviter si c'est le cas, sinon, éviter d'en consommer beaucoup.

  • Quels aliments privilégier ou éviter avec un endobrachyoesophage ?

Recherchez avant tout une intolérance alimentaire.

  • Je suis étonnée, on nous bassine comme quoi il ne faut pas consommer plus de deux œufs par semaine et vous confirmez donc que manger des œufs mollets ou à la coque n'est pas un problème pour le cholestérol ?

Oui, à condition qu'ils soient issus de volailles nourries aux grains (codes 0 ou 1).

  • Et le micro-ondes : bon ou mauvais pour la cuisson ?

MAUVAIS +++

  • Les aliments surgelés perdent-ils toute leur valeur nutritive ?

Non, pas du tout.

En savoir plus

Existe-t-il des relations entre l'alimentation et le cancer ? On sait que ce que nous mangeons a un impact direct sur notre santé, c'est évident pour des maladies comme l'obésité, mais ce serait également vrai pour le cancer. Plus d'un cancer sur trois pourraient être évités chaque année en France grâce à une bonne alimentation. C'est ce que révèle un rapport du Fonds Mondial pour la Recherche sur le Cancer (FMRC). Ainsi la composition de nos repas contribuerait pour 40 à 60 % à l'apparition de tumeurs.

En savoir plus :

Sur Allodocteurs.fr

Ailleurs sur le web

Livre :

  • Se programmer pour guérir
    "La Delta-médecine : de nouvelles réponses pratiques face au cancer"
    Yann Rougier
    Ed. Albin-Michel, février 2010

Recettes :

  • PUREE DE LENTILLES COCO-CURRY

Ingrédients :

  • 150 g de lentilles (lentilles vertes ou corail)
  • 1 gousse d'ail
  • 1 grosse cuillère à soupe de purée d'amandes complètes (magasins bio)
  • 1 à 2 cuillères à soupe de paillettes de noix de coco séchée
  • 1 à 2 cuillères à café de poudre de curry
  • huile d'olive
  • 1 poignée de basilic frais (facultatif)
  • sel

Matériel nécessaire :

  • 1 bol mixeur

Préparation :

1 - Rincer les lentilles et les faire cuire dans un grand volume d'eau légèrement salée. Lorsque les lentilles sont cuites, les égoutter.

2 - Dans le bol mixeur, verser : les lentilles cuites, l'ail préalablement râpé ou coupé en petits morceaux, la cuillère à soupe de purée d'amandes, la cuillère à soupe de noix de coco râpée, la poudre de curry, deux pincées de sel, éventuellement le basilic.

3 - Mixer le tout en ajoutant un filet d'huile d'olive. Si la texture reste trop épaisse : il est possible d'ajouter progressivement un peu d'huile ou un tout petit peu d'eau. Le résultat final doit donner une pâte qui puisse se tartiner sans couler. Rectifier l'assaisonnement en recherchant l'équilibre souhaité entre la saveur du curry et celle de la noix de coco (on peut toujours rajouter de l'un ou de l'autre selon les goûts et mixer à nouveau).

Cette préparation peut se disposer dans des barquettes de feuilles d'endives. Quelques graines germées pourront être déposées en surface pour compléter la décoration. On peut également remplir de petites verrines (avec un petit gressin en accompagnement par exemple).

  • CREME DE BETTERAVES ET FROMAGE FRAIS

Ingrédients :

  • betteraves rouges cuites (environ 400 grammes)
  • fromage frais de chèvre ou brebis (environ 100 grammes)
  • 200 g de noisettes sel, poivre

Matériel nécessaire :

  • 1 bol mixeur

Préparation :

1 - Eplucher les betteraves et les couper en morceaux. Déposer les betteraves dans le bol mixeur et les hacher. Ajouter le fromage frais et mixer le tout pour obtenir une crème la plus lisse possible. Saler, poivrer si nécessaire.

2 - Disposer cette préparation dans des barquettes de feuilles d'endives. On peut également remplir de petites verrines.

3 - Dans le mixeur, concasser les noisettes en petits morceaux. Recouvrir généreusement la crème de betteraves avec les morceaux de noisettes.

  • TARTARE D'ALGUES

Ingrédients :

  • 30 g environ d'algues séchées en paillettes (magasins bio : mélange nori, dulse, laitue de mer...)
  • 1 jus de citron
  • huile d'olive (ou de noix)
  • 1 gousse d'ail1 échalote1 petite poignée de noix
  • 5 à 6 cornichons moyens
  • 2 à 3 cuillères à café de câpres

Matériel nécessaire :

  • 1 bol mixeur

Préparation :

1 - Mettre les algues dans un saladier et les réhydrater pendant quelques minutes avec le jus d'un citron et 4 à 5 cuillères à soupe d'huile d'olive ou de noix.

2 - Verser dans le bol mixeur : la gousse d'ail, l'échalote, la poignée de noix, les cornichons, les câpres. Mixer le tout.

3 - Ajouter à la préparation ci-dessus les algues préalablement hydratées. Donner une ou deux impulsions au mixeur afin d'associer rapidement tous les ingrédients en ajoutant éventuellement un peu d'huile si le tartare reste trop épais. Si nécessaire, terminer le mélange à l'aide d'une cuillère car il ne faut pas que cela devienne une purée.

Cette préparation se conserve bien au frigo, dans un petit bocal fermé. Elle peut se déguster sur des toasts ou trouver sa place dans une assiette composée de légumes.

  • QUINOA SUCRÉ-SALÉ

Ingrédients :

  • 200 g de quinoa
  • 1 petite tasse de raisins secs
  • 1/2 tasse de pignons de pin
  • curry en poudre ou en pâte
  • 1 à 2 oignons
  • sel
  • poivre
  • basilic frais (facultatif)

Préparation :

1 - Rincer le quinoa et le faire cuire environ 15 minutes dans une eau légèrement salée. Lorsque les grains se sont ouverts et ont libérés leur petit germe blanc, bien égoutter.

2 - Mettre les raisins secs à gonfler dans un peu d'eau tiède.

3 - Faire revenir à la poêle dans un peu d'huile d'olive les deux oignons coupés en tranches fines. Les saupoudrer de curry (ou ajouter 1 cuillère à café de pâte de curry) et les laisser blondir. Lorsque les oignons sont légèrement dorés, leur ajouter le quinoa cuit, les raisins secs égouttés et les pignons de pin. Mélanger délicatement le tout. Saler selon les goûts.

4 - Remplir de petits ramequins avec la préparation, tasser légèrement et retourner sur une assiette. Décorer d'une feuille de basilic. Déguster chaud.

  • VERRINE DE FRUITS ROUGES SUR AGAR-AGAR

Ingrédients :

  • 500 ml de jus de grenade ou jus de fruits rouges
  • 1 à 2 cuillères à soupe de sucre de canne complet
  • 1 sachet de 2 g d'agar-agar
  • 1 grande barquette de fraises (ou de framboises)
  • sirop d'agave (facultatif)
  • menthe fraîche (facultatif)

Matériel :

6 verrines de taille moyenne ou petits verres à whisky

Préparation :

1 - Dans une casserole, verser les 500 ml de jus de fruit. Ajouter 1 à 2 cuillères à soupe de sucre complet de canne (ajuster le sucre en fonction de l'acidité du jus). Mélanger. Ajouter les 2 g d'agar-agar. Mélanger délicatement. Porter sur le feu jusqu'à ébullition et laisser frémir pendant 30 secondes. Verser cette préparation dans les verres, sur une hauteur d'environ 2 à 3 cm (il doit rester de la place dans le verre pour y disposer les fraises). Mettre les verrines au frigo pendant 1 heure.

2 - Laver, ôter les queues des fraises et les couper en deux.

3 - Lorsque l'agar agar est gélifié, sortir les verrines du frigo et disposer les fraises en morceaux sur la gelée. Pour une saveur plus douce : napper d'un filet de sirop d'agave. Décorer d'une feuille de menthe.