18 enfants touchés, un décès... Ce que l'on sait des intoxications alimentaires dans l'Aisne

Depuis le 12 juin, 18 enfants de l'agglomération de Saint-Quentin, dans l'Aisne, ont été pris en charge pour de graves cas d'intoxication alimentaire. Huit enfants sont encore hospitalisés et une jeune fille de 12 ans est décédée.

Mathis Thomas avec AFP
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Bien conserver ses aliments permet de limiter le risque de toxi-infections alimentaires
Bien conserver ses aliments permet de limiter le risque de toxi-infections alimentaires  —  Allodocteurs.fr - Studio TF1

Les circonstances des multiples cas d'intoxications alimentaires sévères dans l'Aisne commencent à se préciser. Lors d'un point presse organisé dimanche 22 juin à Saint-Quentin, le ministre de la Santé Yannick Neuder a confirmé que les enfants avaient été victimes de la bactérie Escherichia coli (E. coli). 

Des victimes âgées de 1 à 13 ans

Parmi les 18 cas recensés jusqu'à aujourd'hui, une jeune fille de 12 ans est décédée et huit enfants sont encore hospitalisés à Lille, Saint-Quentin, Reims et Amiens, dont six sont sous dialyse en raison d'un syndrome hémolytique et urémique (SHU), une grave affection rénale, a ajouté le ministre.

À l'inverse, "beaucoup de patients, de jeunes enfants qui ont été atteints, ont pu, après réhydratation, identification de la bactérie, (...) retourner à domicile et mener une vie normale", a-t-il assuré. Les enfants actuellement sous dialyse sont âgés "de un an et demi jusqu'à 12-13 ans à peu près", a ajouté le ministre de la Santé. Les autorités ont par ailleurs déployé "plus de 30 enquêteurs, qui sont sur site pour remonter la chaîne de contamination, pour pouvoir comprendre, expliquer et prendre les mesures".

Quatre boucheries fermées à Saint-Quentin

Après "une première série d'analyses" qui a permis de déterminer que les contaminations étaient dues à E. coli, "un deuxième type d'analyses" doit être effectué la semaine prochaine à l'Institut Pasteur "pour pouvoir poursuivre les investigations et créer le lien de causalité", a précisé le ministre.  

L'augmentation progressive du nombre de contaminations a créé l'inquiétude à Saint-Quentin, où d'abord deux, puis quatre boucheries ont été fermées par précaution par les autorités, suivies par les rayons boucherie de deux supermarchés. "C'est toute la filière, et notamment l'approvisionnement de ces boucheries, qui est également à l'étude", a souligné Yannick Neuder. 

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Un autre décès "sans lien avec l'épisode" d'intoxications

Le ministre a également annoncé la mort, survenue dimanche matin, d'une "petite fille" qui était suivie à Saint-Quentin, mais qui ne serait pas décédée de la bactérie car elle avait "une maladie qui n'a pas de lien avec l'épisode". Elle "sera autopsiée dès (lundi) pour que toutes les choses soient bien clarifiées", a-t-il ajouté.

Les bactéries Escherichia coli sont l'une des causes les plus connues d'intoxications alimentaires graves, et parfois mortelles. Il s'agit d'une grande famille de bactéries, dont beaucoup sont présentes dans le système digestif humain et l'aident à fonctionner. Mais certaines variétés peuvent provoquer des intoxications. 

Celles-ci sont souvent alimentaires, généralement provoquées par l'ingestion d'aliments crus ou mal cuits. E. coli a déjà été liée à des scandales sanitaires en France : les autorités soupçonnent que deux décès d'enfants, en 2022, étaient liés à la consommation de pizzas de la marque Buitoni contaminées par cette bactérie.