Dix personnes hospitalisées après avoir mangé du thon dans un restaurant
Dix personnes ont été hospitalisées, dont trois en urgence absolue, après avoir consommé un tataki de thon dans un restaurant de la banlieue de Rennes. Leur pronostic vital n’est plus engagé.


Le déjeuner d’un séminaire d’entreprise a bien failli virer au drame. Ce mardi 27 mai, dix clients d'un même restaurant de Bruz (Ille-et-Vilaine), dans la banlieue de Rennes, ont été admis aux urgences après avoir mangé un tataki de thon, rapporte Ouest France. Certains clients, qui profitaient de la pause déjeuner dans ce restaurant, ont rapidement été pris de malaises, de vomissements, de crises d'urticaire ou encore de bouffées de chaleur. Des symptômes caractéristiques d'une intoxication alimentaire.
Rapidement arrivés sur les lieux, les pompiers ont pris en charge les clients intoxiqués. Parmi les dix personnes hospitalisées, trois sont alors transportées en urgence absolue vers le centre hospitalier de Rennes. Leurs jours ne sont désormais plus comptés. Le propriétaire du restaurant, interrogé par France 3 Bretagne, assure pourtant que le thon a bien respecté la chaîne du froid avant d'être servi aux clients.
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Quels sont les symptômes d'une intoxication à l'histamine ?
Ces symptômes semblent avoir été causés par une réaction allergique à l'histamine, une molécule présente dans tous les poissons. Certaines espèces en sont plus riches que d'autres, indique l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses), en particulier les scrombidés. Dans cette famille, on retrouve le maquereau, la bonite mais aussi le thon. D'autres espèces, comme les sardines ou le hareng sont aussi concernées, mais à plus faible dose.
La formation de l'histamine résulte de la dégradation de l'histidine, un acide aminé présent dans la majorité des poissons, ajoute l'autorité sanitaire. En règle générale, le taux d'histamine reste relativement bas, mais il augmente lorsque les températures montent et que les bactéries prolifèrent sur la peau ou dans les viscères des poissons. Plus le taux d'histamine dans le poisson augmente, plus le risque d'intoxication est élevé.
L'agence sanitaire signale qu'entre 2012 et 2021, "85 % des intoxications à l’histamine enregistrées par les Centres antipoison étaient dues à la consommation de thon et 7 % aux maquereaux et 3 % aux sardines". En cas de consommation d'histamine à haute dose, une intoxication alimentaire, aussi appelée scrombotoxisme, peut alors survenir, quelques minutes à peine après avoir consommé le plat contaminé.
Les symptômes d'une intoxication à l’histamine sont semblables à ceux d'une allergie alimentaire. Ceux-ci incluent notamment :
- de l'urticaire ;
- des rougeurs transitoires de la peau ;
- des maux de tête ;
- des démangeaisons ;
- une tachycardie ;
- des nausées ;
- des vomissements.
Comment limiter les risques d'intoxication alimentaire ?
Dans certains cas, l’intoxication à l'histamine nécessite une hospitalisation. Pour éviter toute prolifération bactérienne propice à une élévation du taux d'histamine, et pour limiter les risques d'intoxication alimentaire, les autorités sanitaires recommandent principalement de respecter la chaîne du froid avant la consommation des poissons concernés. Mettez rapidement le poisson au réfrigérateur ou congelez-le juste après l'avoir acheté et évitez de le laisser à température ambiante ou exposé au soleil. Si vous avez congelé du poisson, consommez-le rapidement après l'avoir décongelé et ne le recongelez jamais.
Si vous commencez à ressentir les symptômes d'une intoxication alimentaire, appelez rapidement un Centre antipoison ou consultez un professionnel de santé. En cas d'urgence vitale, comme un gonflement du visage ou de la gorge ou une difficulté à respirer, contactez immédiatement les numéros d'urgence 15 ou 112.