Languedoc-Roussillon : deux cas de nécrose après une morsure d'araignée

En France aussi, les morsures d'araignées peuvent être dangereuses. Une Héraultaise et une Gardoise en ont récemment fait les frais : après avoir été mordues à la jambe par une recluse brune, elles ont toutes deux subi une opération de chirurgie plastique pour soigner les parties nécrosées par le venin.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
La patiente a été opérée le jeudi 9 juillet 2015 (Photo : DR)
La patiente a été opérée le jeudi 9 juillet 2015 (Photo : DR)

La recluse brune (Loxosceles reclusa) est une petite araignée originaire d'Amérique du Nord d'à peine 1,5 cm, mais dont le venin est redoutable et peut provoquer des nécroses. En France, "les cas de morsures de cette araignée sont signalés depuis le début des années 2000" a expliqué le chirurgien plastique Christian Herlin au Midi Libre. Le médecin du CHU de Montpellier a opéré les deux patientes rapporte le quotidien régional.

La seconde patiente, originaire du Gard et opérée le jeudi 9 juillet, a raconté au journal que l'araignée avait dû se retrouver dans son pantalon lorsqu'elle s'habillait et se retrouver coincée contre sa cuisse. C'est à cet instant, que la jeune femme a sans doute été mordue. Elle explique avoir ressenti "de grosses démangeaisons" peu après la morsure et avoir "découvert en haut de la jambe gauche des traces rouges et bleues".

Malgré les soins prodigués par son médecin et par les hôpitaux de Nîmes et Montpellier, le venin a entraîné la nécrose d'une zone d'une dizaine de centimètres de diamètre autour de la morsure. Un traitement chirurgical est alors inévitable. L'opération consiste à enlever jusqu'au muscle la chair morte, puis à refermer la plaie une fois celle-ci nettoyée. Cependant, les morsures de recluse brune n'entraînent pas systématiquement des effets aussi désagréables rappelle le Midi Libre.

Les cas de nécrose suite à des morsures d'araignées restent rares en France

Pour autant, cette petite araignée qui vit dans les coins abrités et tisse des toiles en forme de cône n'est pas agressive. Elle ne mord que si elle se retrouve acculée, au fond d'un pantalon en train d'être enfilé par exemple. Ces morsures spectaculaires restent très anecdotiques en France métropolitaine, car l'immense majorité des araignées qui se trouvent sur le territoire ne sont pas dangereuses pour l'homme.

Toutefois, en cas de morsure, la présence de deux petits points espacés d'un millimètre attesteront qu'il s'agit bien d'une morsure d'araignée. La zone concernée doit alors être nettoyée avec du savon puis désinfectée deux fois par jour avec un antiseptique à base de chlorhexidine préconise Sos médecins Saint-Malo. Il est également possible de prendre des antihistaminiques pour soulager les démangeaisons. Toutefois, "quand on a été mordu, si la rougeur est anormalement étendue, il faut aller consulter", recommande le Dr Christian Herlin.

En été, plutôt que des araignées, mieux vaut se méfier des piqûres de tiques lors des balades en pleine nature. Elles peuvent véhiculer la bactérie responsable de la maladie de Lyme. D'après le ministère de la Santé, 27.000 nouveaux cas seraient identifiés chaque année. Après une piqûre, il est donc important de consulter un médecin pour qu'il retire le parasite s'il est toujours accroché et prescrive des antibiotiques s'il le juge nécessaire. Les moustiques tigres peuvent également transmettre des maladies infectieuses : en 2014, il y a eu quatre cas autochtones de dengue détectés en région PACA et un foyer de 11 cas de chikungunya près de Montpellier. En mai 2015, le ministère de la Santé a d'ailleurs estimé que le moustique tigre serait présent dans vingt départements, principalement dans le sud de la France.

La nécrose d'un tissu correspond à la mort non naturelle d'une ou plusieurs cellules d'un même tissu. Ce phénomène survient le plus souvent lorsqu'un tissu cesse d'être irrigué par les vaisseaux sanguins et meurt (infarctus du myocarde, escarres…). En l'absence de soins rapides, le tissu mort peut infecter les tissus sains qui l'entourent : la nécrose s'étend, ce qui provoque une septicémie pouvant entraîner une gangrène voire la mort.