Les colorations pour les cheveux sont-elles cancérogènes ?
Cancer de la peau, de l’ovaire ou de la vessie : plusieurs études alertent sur les effets potentiellement cancérogènes des produits de coloration capillaire. Quels sont les risques ? Et quelles alternatives existent ?
Reflets cuivrés, acajous ou dorés ? De nombreux clients passent la porte des salons de coiffure pour changer de style capillaire. Mais pas de changement de tête radical sans produits chimiques et donc sans risque pour la santé.
Les composés chimiques passent dans le sang
"On va utiliser le produit colorant et un oxydant. Le mélange des deux va ouvrir les écailles du cheveu, on va enlever une partie de la substance naturelle du cheveu afin d’injecter le colorant voulu", décrit Franck Kmiec, coiffeur.
Le processus de coloration modifie donc la structure du cheveu, mais pas uniquement.
Les composants des couleurs traversent la barrière de la peau, et pénètrent dans le système sanguin.
Or, la coloration répétée des cheveux pourrait représenter des dangers pour la santé.
Un risque accru de cancer de la vessie
"Des études ont montré qu’au bout de deux heures, la quasi-totalité des composés sont passés dans la circulation générale" alerte le Pr Olivier Laprévote, toxicologue à l'Université Paris Cité. "Ensuite, ils sont transformés par le foie et on va retrouver ainsi dans les urines de nouveaux composés transformés qui vont être eux extrêmement réactifs", poursuit ce spécialiste.
Plusieurs recherches épinglent ces molécules, potentiellement cancérogènes. "Les cancers qui sont issus de l'exposition à ces produits sont donc le fait d'expositions souvent longues, à faible quantité et sont des cancers qui concerneront principalement la vessie et apparaîtront parfois 20 ans ou 30 ans après une première exposition", précise le Pr Olivier Laprévote.
Préférer les poudres naturelles
Pour réduire ce risque, il existe des alternatives à base de plantes, comme les colorations à la rhubarbe, le henné, ou l'indigo. "Je voulais arrêter la chimie d'abord parce que spontanément, mes cheveux s’abîmaient. Et d'autre part, j'avais vraiment conscience en faisant une coloration par mois, de m'intoxiquer", explique Pascale, cliente d'un salon de coiffure naturel.
Mais attention : ces poudres végétales non-cancérogènes peuvent être potentiellement allergènes.
Les professionnels recommandent donc de les tester sur la peau avant de les utiliser.