Plus d'un tiers des Européens souffrent de troubles mentaux

Selon le Collège européen de neuropsychopharmacologie, les cerveaux de 164 millions d’habitants de l’Union européenne voient chaque année leur équilibre perturbé par l’anxiété, la dépression ou l’insomnie. Ils sont encore plus nombreux à souffrir de troubles neurologiques comme la maladie de Parkinson.

Géraldine Zamansky
Rédigé le , mis à jour le
Plus d'un tiers des Européens souffrent de troubles mentaux

C’est l’anxiété qui touche le plus grand nombre d’entre nous. Elle concerne, d’après le recensement du Collège européen de neuropsychopharmacologie plus de 60 millions de personnes (14 % de la population européenne). Viennent ensuite la dépression et l’insomnie (autour de 7 %), suivies des problèmes psychosomatiques (6,3 %). Les problèmes de dépendance (alcool, cannabis et opiacés) constituent enfin le quatrième groupe de troubles ’’mentaux’’ recensés.

Plus de 38 %, près de quatre européens sur dix, souffriraient ainsi psychiquement chaque année. Une statistique extrêmement impressionnante dont les auteurs espèrent qu’elle modifiera la perception et la prise en charge de toutes les personnes concernées. Car, parmi ces personnes atteintes de troubles mentaux, seule la moitié a bénéficié d’un accompagnement spécialisé.

Le poids des préjugés pèse en effet encore très lourdement sur ce type de difficultés. Sans oublier le manque de structures de soins adaptées. "Nous espérons que notre étude va avoir un impact sur le public, les médecins et les décideurs politiques, afin de faire de la prise en charge des troubles mentaux un objectif prioritaire de santé", précisent les auteurs.

Ils rejoignent ainsi les alertes de l'OMS selon laquelle la dépression sera la deuxième cause d’incapacité en 2020, derrière les maladies cardio-vasculaires.

Il faudrait en priorité améliorer le diagnostic et le traitement précoce : plus de la moitié des personnes concernées avaient fait un premier épisode dans leur enfance ou leur adolescence. S’ils avaient alors reçu les soins nécessaires, leur risque de récidive aurait été substantiellement réduit. Avec des vigilances renforcées pour les femmes face à la dépression et pour les hommes, plus touchés par la dépendance alcoolique.

L’autre grand défi à venir concerne les atteintes neurologiques telles que les accidents vasculaires cérébraux (plus de 8 millions de personnes), les démences liées à l’âge (plus de six millions de personnes), les traumatismes, l’épilepsie, la maladie de Parkinson ou encore la sclérose en plaques…. Le nombre d’Européens concernés augmente naturellement avec l’augmentation de notre espérance de vie. Leur prise en charge représenterait d’ores et déjà selon l’étude une des ardoises les plus lourdes dans nos dépenses de santé. Raison de plus pour essayer d’améliorer, là aussi, les diagnostics précoces et les réseaux de soins innovants pour optimiser les moyens mobilisés.

Pour y parvenir, le Collège européen de neuropsychopharmacologie appelle de ses vœux la réalisation d’études plus nombreuses sur ces thèmes et tout particulièrement dans le domaine du grand âge.

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