L'ostéoporose, entre méfiance et méconnaissance

Méconnue, cette maladie des os souffre d'un important déficit d'informations, en particulier auprès des femmes, population la plus touchée par la pathologie. Pour beaucoup d'entre elles, l'ostéoporose n'est pas une maladie.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
L'ostéoporose, entre méfiance et méconnaissance

Selon l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), chez les plus de 50 ans, une femme sur trois et un homme sur cinq sont touchés par l'ostéoporose. On dénombre 1,5 millions de fractures de hanche par an (6 millions prévues en 2050) et toutes les 30 secondes, un Européen est victime d'une fracture liée à l'ostéoporose.

Pourtant, selon une enquête récente menée à partir de discussions sur les forums et les blogs Internet, cette maladie ne mobiliserait guère les femmes. Pire, les informations échangées sur la toile, seraient souvent superficielles… et partiellement erronées.

La ménopause préoccupe plus que l'ostéoporose

Cette étude originale présentée lors du 24ème congrès de la Société Francaise de Rhumatologie (SFR) et réclamée par deux laboratoires pharmaceutiques (Amgen et GlaxoSmithKline) qui s'apprêtent à commercialiser un nouveau médicament contre cette affection, a été menée sur 44 blogs et 208 forums entre le 28 juin et le 7 octobre 2011.

L'étude a permis de se rendre compte que globalement, l'ostéoporose n'était pas vécue comme une maladie. Aujourd'hui, les patientes concernées s'intéressent peu à leur affection et à ses conséquences, pourtant parfois très invalidantes. Elles s'expriment davantage sur des forums consacrés à la ménopause que sur des forums dédiés à l'ostéoporose, où elles sont beaucoup moins actives. La maladie ne provoquant aucun symptôme avant la brutale fracture du poignet, du col du fémur ou un tassement vertébral (lui-même pas toujours diagnostiqué), les patientes s'interrogent davantage sur les médicaments et indiquent qu'elles sont prêtes à les arrêter sans l'avis de leur médecin.

Le traitement inquiète

La crise liée à l'anti-ostéoporotique Protelos® (pour lequel le laboratoire Servier est suspecté d'avoir caché de graves effets secondaires) a probablement largement influé sur les craintes de ces femmes. En réponse à cette méfiance, 50 % d'entre elles interrompent leur traitement avant la fin de la première année. Et moins de 40 % des femmes ménopausées ayant déjà été victimes d'une fracture sont correctement traitées.

L'étude évoque le fait que nombre de femmes se tournent de plus en plus vers des solutions "naturelles", comme les compléments alimentaires, le yoga ou la gymnastique. Elles estiment que les règles hygiéno-diététiques sont des solutions à part entière contre l’ostéoporose. S'il est clair que l’activité physique est importante pour renforcer la musculature et le squelette, les médecins insistent pourtant pour que l’hygiène de vie soit seulement considérée comme un complément des traitements médicamenteux…

Selon l'OMS, la mauvaise adhésion au traitement est la principale raison d'une réduction du bénéfice des médicaments destinés à lutter contre l'ostéoporose. Une observance inférieure à 50 % équivaut même une perte d'efficacité complète de ces produits, entrainant une extrême fragilité des os de la patiente.

Avec un dépistage précoce, la fracture peut-être évitée

En résumé, un traitement bien suivi, peut prévenir certaines fractures, qui ne sont pas une fatalité pour cette maladie. Favoriser le dialogue entre médecins et patients, peut également faciliter son dépistage et donc prévenir les fractures. Au médecin d'établir si le patient montre des signes caractéristiques de la pathologie (une perte de taille, l'âge de  la ménopause, les risques héréditaires de contracter la maladie, etc.).

Les rhumatologues estiment que l'ostéoporose se signale en moyenne 60 ans après des épisodes de mauvaise alimentation en période de croissance. D'après eux, il devrait donc  y a voir une recrudescence de la maladie dans les années à venir, due à la pénurie de produits laitiers et de viandes rencontrée durant la seconde guerre mondiale, il y a de cela plus de 60 ans…

En savoir plus 

Sur Allodocteurs.fr :

 Et aussi :