Rapport buccal et anal : quels sont les risques d'infection ?

Si l'on pratique l'acte buccal, est-ce qu'il y a des risques d'infection ? Peut-on contracter une IST par la pratique de la sodomie ?

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Les réponses avec le Pr Gilles Pialoux, infectiologue, et avec Hélène Martine, animatrice de prévention auprès du CRIPS :

"On ne fait pas assez de prélèvements notamment pour le gonocoque, de prélèvements localisés au niveau de la bouche. Et dans notre population qui est un peu biaisée puisque nous sommes un service très spécialisé dans le VIH, on réalise des prélèvements anus, urine et bouche et c'est absolument indolore.

"Oui, on peut contracter une IST par la pratique de la sodomie. Cela signifie qu'il faut faire des prélèvements aux hommes et aux femmes qui pratiquent la sodomie pour le papillomavirus. Ce sont des virus qui descendent le long de la filière génitale. Il est important de faire des prélèvements anaux de dépistage y compris chez ceux qui ne pratiquent pas la sodomie."

"En terme de prévention, il y a des confusions par rapport à cette question de la sodomie. Les adolescents savent que la sodomie n'engendre pas des enfants. Pour le reste il y a souvent des confusions. C'est une pratique à risque puisque ça fait office de contraception mais sur les IST ça ne fonctionne pas et il y a des risques.

"Il y a un travail de décortication à réaliser notamment en terme de VIH. Il y a des seuils pour le VIH : fort risque, risque moyen, risque faible... avec toutes les complexités que cela implique car on n'a pas tous les mêmes rapports au risque. Mais il y a un travail de pédagogie. Les IST se transmettent aussi par des rapports buccaux et il faut s'en protéger."