Gratuité, sans ordonnance, auto-prélèvement... où se faire dépister les IST ?

Le dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST) ne se limite pas à la consultation chez le gynécologue. La Dre Odile Bagot, gynécologue-obstétricienne, nous liste les autres alternatives.

Dre Odile Bagot
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IST : existe-t-il des alternatives au gynécologue pour se faire dépister ?
IST : existe-t-il des alternatives au gynécologue pour se faire dépister ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

Il existe aujourd’hui des solutions concrètes, efficaces et parfois très simples pour améliorer la qualité de vie intime. Vous redoutez le spéculum du gynécologue mais souhaitez tout de même vous faire dépister pour les infections sexuellement transmissibles (IST) ? Pas d'inquiétude : il est possible d’obtenir une ordonnance auprès de son médecin, d’une sage-femme ou d’un gynécologue pour un prélèvement sanguin et un auto-prélèvement, à faire soit directement au labo soit à la maison.

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Quels sont les différents dépistages des IST ?

Depuis le 1er septembre 2024, le dispositif Mon test IST permet également de se rendre directement en laboratoire pour un dépistage de cinq IST : VIH, chlamydiose, gonorrhée, syphilis et hépatite B. Le dépistage peut se faire sans ordonnance ni prise de rendez-vous. Une simple prise de sang permet alors de dépister certaines IST, comme le VIH, la syphilis ou l'hépatite B et C. 

En revanche, l'auto-prélèvement est utilisé pour le dépistage des IST localisées aux régions anales, vaginales ou buccales. L'auto-prélèvement vaginal permet par exemple de dépister la chlamydiose ou la gonorrhée. Pour réaliser l'auto-prélèvement, il suffit d'ouvrir le tube, d'introduire l'écouvillon dans le vagin et de faire un prélèvement sur la muqueuse avant de remettre l'écouvillon dans le tube. Le tour est joué ! 

L'auto-prélèvement ano-rectal peut, lui, dépister l'herpès, la syphilis, le chancre mou, la chlamydiose ou la gonorrhée. Enfin, le prélèvement pharyngé, moins invasif, peut également être proposé et réalisé par un professionnel de santé pour détecter certaines IST, comme le VIH, l'herpès ou la syphilis. 

Quel est le prix du dépistage ?

Les moins de 26 ans bénéficient d'une prise en charge à 100 % par l'Assurance maladie du dépistage de ces cinq IST, comme l'indique la plateforme Ameli.fr. Pour les plus de 26 ans, seul le dépistage du VIH est pris en charge totalement. Les autres tests sont remboursés à hauteur de 60 % par l'Assurance maladie, le reste étant souvent complété par la mutuelle du patient ou de la patiente.

Vous pouvez aussi vous rendre dans un CeGIDD (centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic), ou dans un centre de santé sexuelle, anciennement appelé "planning familial" où les tests sont anonymes et gratuits. Ces centres proposent également des TROD (tests rapides d’orientation diagnostique) qui permettent de détecter une infection au VIH, au virus de l'hépatite C ou de l'hépatite B en quelques minutes. 

La plateforme Sida Info Service signale que les tests TROD sont fiables jusqu'à trois mois après une prise de risque au VIH et peuvent être effectués à jeun ou non, dans le respect du secret médical, même pour les mineurs.