À quel âge faut-il commencer à faire des frottis ?
Le dépistage du cancer du col de l'utérus est essentiel pour détecter les cellules pré-cancéreuses. En France, il repose principalement sur le frottis cervico-utérin. Mais à partir de quel âge faut-il le pratiquer ?
Chaque année, près de 3 000 cancers du col de l'utérus sont diagnostiqués en France et environ 1 000 décès sont liés à ce cancer. Les principaux moyens de prévention du cancer du col de l'utérus restent le dépistage régulier et la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV), responsables de la grande majorité de ces cancers. L'Assurance maladie signale que 90 % des cancers du col de l’utérus peuvent être évités grâce au dépistage.
L’infection à papillomavirus humain est l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente. "Près de 80 % des personnes (hommes et femmes confondus) seront infectées au cours de leur vie", signale Santé publique France. "La plupart du temps, l’infection est transitoire car l’organisme élimine spontanément le virus. Mais dans près de 10 % des cas, le papillomavirus persiste. S’il s’agit d’un HPV dit « à haut risque », il peut évoluer en cancer."
Quand commencer les frottis ?
Comme l'indique la plateforme de l'Assurance maladie Ameli.fr, le programme national de dépistage du cancer du col de l’utérus s’adresse aux personnes âgées de 25 à 65 ans. Le premier frottis peut donc être effectué à l'âge de 25 ans, qu'il y ait eu un premier rapport sexuel ou non. Il est le plus souvent peu ou pas douloureux et ne dure pas plus de cinq minutes.
Avant 25 ans, le dépistage n’est généralement pas recommandé, car à cet âge, les infections à papillomavirus humains sont souvent transitoires et éliminées spontanément par l’organisme. En revanche, la vaccination contre le HPV est recommandée dès 11 ans, peu importe le genre de l'enfant, comme le rappelle la plateforme Vaccination Info Service.
Entre 25 et 29 ans, le test de dépistage est l’examen cytologique. Il s'agit de l’analyse des cellules prélevées lors d’un frottis du col de l’utérus. Les deux premiers tests sont réalisés à un an d’intervalle. Si les résultats sont normaux, un frottis est ensuite recommandé tous les trois ans.
Entre 30 ans et 65 ans, la Haute autorité de santé a récemment fait évoluer les modalités de dépistage. L'autorité de santé recommande désormais que le test HPV remplace l'examen cytologique pour cette catégorie d'âge. Ce test ne recherche pas la présence de cellules anormales mais la présence de virus HPV dits "à haut risque" dans les cellules prélevées lors du frottis. Il est réalisé trois ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal, puis tous les cinq ans si les résultats restent négatifs, jusqu'à l'âge de 65 ans.
Quelle est la prise en charge du frottis ?
En règle générale, le frottis cervico-utérin est pris en charge à hauteur de 70 % par l'Assurance maladie, mais le montant restant est souvent remboursé par les complémentaires santé. "Dans le cadre du programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, les analyses de l’examen cytologique et du test HPV réalisés lors du prélèvement cervico-utérin de dépistage sont pris en charge à 100 % par l'Assurance Maladie", signalent toutefois les autorités sanitaires.
Pour profiter de cette prise en charge totale, il est nécessaire de présenter au professionnel de santé le courrier d'invitation envoyé par l'Assurance maladie en format physique ou dématérialisé. Pour rappel, le frottis peut être réalisé par un gynécologue, un médecin généraliste, une sage-femme mais aussi dans de nombreux centres de santé. Prévoyez simplement votre rendez-vous à distance de la période de vos règles et décalez-le si vous souffrez d'une infection vaginale. Évitez également d'avoir des rapports sexuels 24 à 48 heures avant le frottis et apportez le résultat du précédent frottis du col utérin.
