Quatre choses à savoir sur l'anulingus

Bien qu'il soit devenu une pratique sexuelle de plus en plus populaire, l'anulingus fait encore l'objet de nombreuses idées reçues et reste tabou pour de nombreuses personnes. Voici pourquoi cela ne devrait plus être le cas.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
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La santé sexuelle exige une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles.
La santé sexuelle exige une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles.  —  Allodocteurs.fr - Newen France

Toute pratique sexuelle peut procurer du plaisir à chacun des partenaires, tant qu'elle est réalisée avec leur consentement éclairé et pratiquée dans de bonnes conditions. L'anulingus ne fait pas exception à la règle. Aussi connu sous la douce, mais désuète, appellation de feuille de rose, l'anulingus consiste à stimuler l'anus de son partenaire avec sa langue ou ses lèvres. 

Longtemps restée tabou, l'anulingus (rimming ou rimjob en anglais), gagne aujourd'hui en popularité. Sans certifier que cette pratique est aujourd'hui entrée dans les mœurs, on peut toutefois affirmer qu'elle tente de plus en plus de personnes. Certaines n'hésitent d'ailleurs plus à passer le pas. 

L'anulingus est une pratique loin d'être marginale

Selon un sondage sur la vie sexuelle des Françaises en 2019, commandé par le magazine Elle et réalisé par l'institut Ifop, 15 % des personnes interrogées reconnaissaient avoir pratiqué un anulingus sur leur partenaire. Et pas moins de 26 % ont indiqué s'être fait lécher l'anus par leur partenaire. 

L'anulingus s'inscrit dans le cadre de rapports hétérosexuels comme homosexuels et peut être pratiqué avant une pénétration ou représenter un rapport sexuel à part entière. Il peut être réalisé dans différentes positions, notamment avec un partenaire allongé sur le dos avec les jambes recroquevillées sur le torse ou à quatre pattes, en position de levrette. Libre également à vous d'innover dans votre choix de position : le plus important reste de prendre du plaisir !

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L'anulingus n'est pas sale

Il s'agit d'une idée largement reçue autour de l'anulingus et du sexe anal en général. Car pour certains, l'anus n'est bon qu'à évacuer les matières fécales et le faire entrer dans le spectre de la sexualité serait complètement anormal. Pourtant, la zone anale n'est pas plus sale qu'une autre... à condition d'être bien préparée et lavée en amont !

Idéalement, réalisez une rapide toilette avant le rapport, avec un savon doux appliqué autour de la zone anale. Inutile de se tourner vers un nettoyage en profondeur, comme un lavement, pour préparer un anulingus : il risque plutôt d'irriter les muqueuses anales et d'augmenter le risque de blessure tout en dégradant la santé de la flore anale et intestinale.

L'anulingus n'est pas sans risque

Comme toute pratique sexuelle, l'anulingus n’est pas exempt de risques. "Même s’il n’y a pas de pénétration, les rapports orogénitaux comportent bien des risques de transmission d’IST", indique la plateforme Santé.fr. La zone anale abrite naturellement des bactéries (comme Escherichia coli) et peut être un vecteur de transmission d’infections sexuellement transmissibles (IST) telles que l’hépatite A, les papillomavirus (HPV), ou même la syphilis et la gonorrhée dans de rares cas. 

Pour se protéger, il existe une protection : la digue dentaire. Il s'agit d'un carré de latex placé au niveau de l'anus pour limiter le contact direct avec la bouche, tout en ressentant les mêmes sensations que lors d'un anulingus classique. Les autorités sanitaires recommandent également d'éviter "de se laver les dents ou de faire des bains de bouche avant ou après l’acte, car le brossage peut fragiliser les gencives et donne une porte d’entrée (ou de sortie)" aux virus. 

L'anulingus n'est pas forcément gênant

Comme toute pratique sexuelle, l'anulingus implique le consentement de chaque partenaire. Certains peuvent être gênés à l’idée de recevoir ou de donner un anulingus, quand d’autres adorent cette pratique. Le dialogue est alors essentiel, l'important étant de ne jamais imposer cette pratique et de s’assurer que chaque partenaire est à l’aise avant, mais également pendant le rapport. 

Intégrer cette stimulation anale dans le cadre d'un massage ou d'autres jeux sexuels peut aider à dédramatiser. Et si l’un des partenaires n’est pas convaincu, il existe pléthore de manières différentes d'explorer le plaisir anal en toute sécurité, grâce à des jouets, avec une pénétration digitale ou de simples caresses. En résumé, l’anulingus peut être une source de plaisir intense, à condition de ne pas négliger l’hygiène, la protection et… l’envie mutuelle. Alors, prêt·e à tenter l’expérience ?