Une consultation pour soulager les douleurs résistantes

Sur certains malades les antidouleurs ne sont pas efficaces ou provoquent des effets secondaires. Depuis 2 ans à l’hôpital Cochin, à Paris, une consultation pharmacologique tente de répondre à la souffrance de ces patients en leur proposant notamment d'autres classes de médicaments.

Marie Guyot
Rédigé le
Une consultation pour soulager les douleurs résistantes
Une consultation pour soulager les douleurs résistantes  —  Le Magazine de la Santé

Depuis plus de 5 ans, Michèle souffre de tassements vertébraux qui la handicapent au quotidien. Elle a rendez-vous aujourd’hui dans un service de la douleur car aucun médicament antalgique ne permet de la soulager.  

"On m’a donné du paracétamol codéiné. Non seulement ça ne m’a rien fait mais, je ne l’ai pas supporté. Le lendemain, j'ai eu des nausées et incapable d’avaler quoique ce soit. J’ai plus jamais repris de codéine. Mon médecin m’a dit qu'on ne pouvait rien pour moi, on a tout essayé. C’est pas très agréable à entendre", explique Michèle. 

Adapter les traitements

L'objectif de cette consultation est d’essayer de comprendre la mauvaise réponse au traitement et l’adapter au mieux.

Pour la codéine, ce sont les enzymes du foie qui lui permettent de se transformer en morphine et d’avoir une action anti-douleur. Chez 85% des patients, la quantité de morphine produite permet un effet antalgique satisfaisant. 

En revanche, chez 5% des patients, la morphine est produite en trop grande quantité et entraine des effets indésirables. Quant aux 10% restants, ils n’en produisent pas du tout, la codéine n’a donc aucune efficacité sur leur douleur.

Pour comprendre dans quelle catégorie se situe Michèle, elle va essayerdes médicaments tests. 

Comprendre la transformation des médicaments

Ces médicaments ne sont pas des anti-douleurs mais ils ont le même mode de transformation que la codéine, par les enzymes du foie. Deux heures après les avoir ingérés, le sang de Michèle est prélevé puis analysé.

Le but est de comprendre la manière dont le médicament a été transformé par l’organisme.

"Chez chaque malade, on va pouvoir déterminer l’activité de ces enzymes dans le foie et grâce à ce test, et adapter les posologies de médicaments qui vont être efficaces et bien tolérées", explique Xavier Declèves, pharmacologue à l'hôpital Cochin.

Soulager les patients

De son côté, Joao Azevedo vient chercher ses résultats. Depuis sa greffe de poumons il y a un an, il souffre de douleurs chroniques. Il espère comprendre pourquoi les médicaments n’ont aucun effet sur lui.  

"On espère trouver un traitement vraiment adapté à la situation, que je n’aurai plus ces douleurs ou en tout cas qu'elles seront atténuées grâce au traitement ciblé", confie l'homme de 41 ans.

Depuis la création de cette consultation il y a deux ans, une centaine de patients ont pu trouver un traitement adapté pour soulager au mieux leurs douleurs.