Les jeunes Françaises sont plus pudiques que leurs aînées

Le topless sur la plage est beaucoup moins pratiqué chez les femmes de moins de 30 ans que par l’ensemble de la population féminine, selon une étude Ifop.

Maud Le Rest
Rédigé le , mis à jour le
Les jeunes Françaises sont plus pudiques que leurs aînées
Photo credit : Alex E. Proimos via VisualHunt / CC BY-NC

Plus libérées que leurs aînées, les jeunes femmes ? Pas si sûr. Dans une enquête européenne intitulée #MeToo On the Beach et commandée par VieHealthy.com, l’Ifop s’est intéressé à la perception des corps féminins en période estivale. Un questionnaire en ligne a ainsi été soumis à 5.026 femmes françaises, britanniques, italiennes, espagnoles et allemandes. La France se démarque par une certaines pudeur de la jeune génération : le bain de soleil seins nus, notamment, est assez mal perçu par les femmes moins de 30 ans, alors il est généralement accepté par les femmes plus âgées.

Le "regard concupiscent des hommes" comme frein au topless

Tout d’abord, l’Ifop indique que 22% des Françaises, tous âges confondus, pratiquent le topless. Chez les moins de 30 ans, ce taux chute à 13%. Un écart encore plus important quand on se concentre sur les Françaises affirmant pratiquer le topless sur des plages "très fréquentées". Tous âges confondus, elles sont en effet 22% à le faire, contre 6% chez les moins de 30 ans.

Pourquoi un tel changement de perception du corps d’une génération à l’autre ? Il semblerait que la vague MeToo soit passée par là. Chez les moins de 25 ans en effet, 59% des femmes évoquent le "regard concupiscent des hommes" comme frein déterminant au topless, et 51% parlent de la peur d’une agression verbale, physique ou sexuelle. Mais tous âges confondus, c’est la crainte d’abîmer sa peau à cause du soleil qui est principalement donnée comme frein déterminant (56%).

Frein déterminant à la pratique du topless pour les femmes de moins de 25 ans (infographie Ifop) : 

 

Une "pression sexuelle" permanente

Pour l’institut de sondage, c’est le signe d’une "pression sexuelle" permanente ressentie par les jeunes Françaises, même pendant les vacances d’été. "Les jeunes femmes ont clairement intériorisé les risques de « rappel à l'ordre » dans le cas où elles dénuderaient leurs poitrines aussi simplement que pouvaient le faire leurs mères dans les années 70-80" précise l’Ifop.

Autre blocage constaté chez les Françaises de moins de 25 ans : la peur de subir des remarques négatives sur leur physique. Elles sont 41% à considérer cela comme un frein. Inversement, tous âges confondus, seules 28% des femmes évoquent ce type d’inconvénients. Les femmes les plus jeunes sont donc en moyenne plus sensibles à la critique, et plus préoccupées par leur apparence.

La faute à la pub et aux réseaux sociaux ? Pour l’Ifop, c’est une piste. "Dans un contexte plus que jamais marqué par le déferlement d'images de corps parfaits sur les réseaux sociaux, la presse féminine et les sites pornos, la crainte de ne pas répondre aux canons de beauté en vogue constitue un frein important pour toutes celles qui ont intériorisé l'idée qu'il fallait un corps « irréprochable » pour se permettre de le montrer en public" analyse l’institut.