Bientôt la distribution de médicaments à l’unité ?

La distribution des médicaments au comprimé près revient à l’ordre du jour. Elle fait partie du projet de la loi contre le gaspillage en cours d’examen à l’Assemblée Nationale.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Chaque Français mettrait à la poubelle l’équivalent 1,5 kg de médicaments chaque année à cause de boîtes partiellement utilisées. Pour réduire leur quantité, la loi contre le gaspillage permettrait au pharmacien de donner exactement le nombre de comprimés nécessaires. Mais la mesure est loin de faire l’unanimité parmi les différents acteurs de la filière.

Un intérêt limité pour les maladies chroniques

« Au départ, le fait de vouloir faire des économies de santé est très intéressant, reconnaît Yorick Berger, de la Chambre Syndicale des Pharmaciens de Paris. Mais effectivement à mon sens, il s’agit d’une fausse bonne idée puisque la majorité des traitements sont des traitements chroniques, c’est-à-dire que le patient va les utiliser tout au long de sa vie. Donc, si on le donne à l’unité, aucun intérêt puisque le mois suivant il va en reprendre, donc la boîte sera de toute façon finie le mois d’après. »

L’amendement soutenu par le gouvernement ne concernerait pour l’instant que quelques antibiotiques. Leur délivrance à l’unité a déjà été expérimentée dans plusieurs pharmacies entre 2014 et 2015 : la méthode avait permis de réduire de près de 10% le nombre de comprimés dispensés.

Une expérimentation intéressante pour les antibiotiques

Cet essai avait surtout entraîné un meilleur suivi du traitement par les patients qui allaient davantage "jusqu’au bout" au lieu de s’arrêter trop tôt, dès l’amélioration des symptômes. Et ils ne risquaient plus d'utiliser "les restes" sans avis médical. Un aspect essentiel pour cette classe de médicaments confrontée à d’importants problèmes de mésusage qui entraînent la résistance des bactéries.   

Mais dans le système actuel, le passage à l’unité exige de nouveaux réflexes en pharmacie pour préserver la traçabilité des médicaments et l’information du patient. La mesure devrait entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2022.