Phénomène de Lazare : comment un homme déclaré mort a-t-il pu revenir à la vie ?

Victime d’un malaise cardiaque, un homme est revenu à la vie après avoir été déclaré mort. Il s’agit d’un phénomène médical extrêmement rare, mais bien connu des secouristes.

La rédaction d'Allo Docteurs avec AFP
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Phénomène de Lazare : comment un homme déclaré mort a-t-il pu revenir à la vie ?
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Une demi-heure après avoir été déclaré mort par une équipe du Samu, un homme est revenu à la vie, sous les yeux ébahis de ses collègues. L'éboueur de 66 ans venait de démarrer son service lorsqu’il a été victime d’un malaise. Ses collègues ont alors pratiqué un massage cardiaque avant que les secours ne prennent le relais. Sans succès.

Les équipes du Samu de la Seine-Saint-Denis ont prodigué "une réanimation cardio-pulmonaire prolongée de plus de cinquante minutes compte tenu de l'âge et de la présence de facteurs de bon pronostic", explique à l'Agence France Presse le professeur Frédéric Adnet, chef du Samu du département.

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Phénomène exceptionnel

Une demi-heure après avoir été déclaré mort, "les forces de l'ordre indiquaient qu'il existait des signes de vie du patient", confirme le Pr Adnet. Son cœur s’était en effet mis de nouveau à battre. Une nouvelle équipe du Samu a immédiatement été rappelée sur place.  

Ce qu'il s'est produit est "une chose d'assez exceptionnelle, je n'avais pas encore eu de cas dans ma carrière", confie le professeur Adnet. Ce phénomène est nommé "phénomène de Lazare", en référence à Lazare de Béthanie, ressuscité par le Christ selon la Bible. 

"Aucun cas où les patients s'en sont sortis vivants"

"Les hypothèses explicatives ne sont pas encore convaincantes mais, néanmoins, on pense que quand on fait une réanimation intensive et que le coeur ne repart pas et qu'on débranche le patient on modifie brutalement le régime de pressions intrathoraciques", explique le professeur et ancien chef des urgences de l’hôpital Avicenne à Bobigny.

"L'interruption de la réanimation peut donc permettre au cœur de retrouver une activité efficace", ajoute-t-il. Mais "en regardant la littérature, on constate qu'il n'y a aucun cas où les patients s'en sont sortis vivants". Le sexagénaire, toujours dans le coma, est dans un "état désespéré", selon son employeur. Une cellule psychologique a été mise en place pour les collègues de l'éboueur.

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