Le dépistage du VIH en forte baisse pendant le 1er confinement

Le confinement instauré au printemps contre l’épidémie de covid a fait chuter le nombre de dépistages du VIH, alerte Santé publique France. Le dépistage sanguin est pourtant indispensable pour lutter contre la transmission du virus.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Syda Productions

Plus de covid, moins de dépistage du sida ? L’épidémie de coronavirus a entraîné une "forte" diminution du dépistage des infections par le virus du sida (VIH), alerte Santé publique France. Au plus bas, le nombre de tests sanguins a réduit de 56% entre février et avril 2020, soit pendant le premier confinement.

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Un "fort impact" de la pandémie

Le nombre des tests sanguins "a ensuite ré-augmenté en mai et juin, sans atteindre les niveaux observés en début d’année", note l'agence sanitaire dans son bulletin sur la surveillance du VIH et des infections sexuellement transmissible (IST) bactériennes, publié à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre.

Plus généralement, la pandémie a "fortement impacté l'activité au dépistage en 2020" : la "diminution du nombre de dépistages de près de 60%" observée entre février et avril 2020, concerne aussi bien le VIH que "les IST bactériennes (syphilis, infections à gonocoque ou à Chlamydia trachomatis)", précise Santé publique France.

Plus de tests, mais moins de positifs en 2018

Le dépistage avait progressé ces dernières années : plus 10% entre 2014 et 2018 et plus 6% entre 2018 et 2019. Ainsi, "6,2 millions de sérologies VIH" avaient été réalisées en 2019 "par les laboratoires de biologie médicale", selon ce bulletin.

Le nombre de découverte de séropositivité avait été estimé à 6.200 en 2018, en diminution de 7% par rapport à 2017. Ce nombre n'a pas pu être estimé pour 2019. En effet, les biologistes et les cliniciens ont été fortement mobilisés par le covid-19 en 2020 et n'ont pas eu le temps de fournir suffisamment d'éléments sur l'année 2019.

43% des séropositifs sont des HSH

Santé publique France a néanmoins pu décrire les personnes concernées. Les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) et les hétérosexuels nés à l’étranger représentent respectivement 43% et 37% des cas de séropositivité déclarés entre janvier 2019 et septembre 2020.

En 2019, le taux de positivité était de 1,9 pour 1.000 tests sanguins, comme en 2018. Il est plus élevé pour le dépistage anonyme, avec 2,4 tests positifs pour 1.000 tests.

Dépister tôt pour stopper le virus

Le dépistage est l'unique moyen d'établir le diagnostic, d’accéder aux traitements antirétroviraux et ainsi de préserver sa santé, rappelle l'agence sanitaire.

Et un traitement efficace permet de ne pas transmettre le virus lors de ses relations sexuelles, même sans préservatif, ajoute-elle en s'appuyant sur une campagne d'affichage lancée sur internet. Cette campagne s’intitule "Vivre avec le VIH, c’est d’abord vivre". Elle vise notamment à faire connaître l'effet préventif du traitement antirétroviral (le "TasP", en anglais), encore trop souvent méconnu et pourtant efficace pour lutter contre la transmission du virus.