Nympho, qu'est-ce que c'est ?

"Elle est nympho"… Cette expression consacrée qualifie pour vous une femme avec de gros besoins sexuels, de nombreux amants et parfois qui prend ses désirs (sexuels) pour des réalités ? Eh bien non !  Entre le premier volet de Nymphomaniac, le film événement de Lars von Trier, déjà en salle, et le deuxième prévu le 29 janvier, Allodocteurs.fr fait le point sur la nymphomanie.

Dr Charlotte Tourmente
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Photo © shimyra - Fotolia.com
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Etymologiquement, le mot vient de "nymphe" et de "mania". Les nymphes correspondent aux petites lèvres du sexe féminin ou à des divinités grecques bienveillantes et fertiles. "Mania" signifie folie. La folle des petites lèvres, c’est ce que serait la nymphomane...

En réalité, elle n'est ni cela ni une femme qui collectionne les conquêtes et aventures d'un soir, un Dom Juan au féminin.  Elle souffre d'une affection psychologique, définie  par une exacerbation pathologique du désir sexuel. La nymphomanie fait ainsi partie de l'hypersexualité et des addictions sexuelles.

Comme il est très difficile de fixer une norme en terme de désir, la nymphomanie ne répond pas à une définition quantitative. C'est la notion de souffrance qui permettra de poser le diagnostic : la sexualité, qu'il s'agisse de rapports sexuels multiples, de masturbation compulsive ou de consommation exacerbée de pornographie, ne s'accompagne pas de plaisir mais elle est excessive pour soulager une forte angoisse.

Quant au partenaire, il est souvent réduit au rang d'objet sexuel, servant à assouvir les désirs d'une femme insatiable.

Le traitement de la nymphomanie comporte une psychothérapie afin de remonter aux sources du trouble, de médicaments en cas de dépression ou anxiété associée, de relaxation ou d'hypnose pour diminuer l'angoisse.

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L'ablation du clitoris, le traitement de la nymphomanie au XVIIIème siècle…

Cela fait froid dans le dos : pour calmer ses ardeurs, la nymphomane se voyait retirer son clitoris. Les autres châtiments étaient l'internement ou le bannissement. Aujourd'hui, la mutilation sexuelle du clitoris relève du nom de clitoridectomie ou excision, et est encore pratiquée dans de nombreux pays d'Afrique.