Cancer du sein : l'ablation et la reconstruction en une seule opération

Après une ablation du sein, certaines femmes peuvent bénéficier d'une reconstruction mammaire immédiate.

Maroussia Renard
Rédigé le , mis à jour le

Tout a été tenté pour conserver le sein de cette patiente malgré le cancer. Un an et demi après une première opération pour retirer la tumeur initiale, les examens ont mis en évidence des lésions suspectes. Elle doit aujourd’hui subir l’ablation de son sein droit.

"On va pour cette patiente, conserver l’aréole et le mamelon. C'est une chirurgie moins invalidante et on va se donner une chance de conservation du mamelon puisque initialement la lésion était située à distance de l’aréole," explique le Dr Jean-François Honart, chirurgien plasticien à l'institut Gustave Roussy. 

Après l'ablation, la reconstruction

Le chirurgien va donc conserver l’enveloppe externe du sein tout en retirant l’intégralité de la glande mammaire. À la demande de la patiente, il va faire une reconstruction immédiate à l’aide de tissus prélevés ailleurs sur le corps.  

"Pour cette patiente qui a un volume mammaire modéré, on a décidé de prélever au niveau de la cuisse parce qu’on a toujours ce petit excès de graisse que l’on peut prélever sans entraîner de séquelles. On ne touche pas ni aux nerfs moteurs ni aux muscles. On ne prend que ce qu’on peut prendre, l’idée est de ne pas détériorer la cuisse pour reconstruire le sein," commente le Dr Jean-François Honart.

Une chirurgie, deux équipes

Pour cette intervention, le travail se fait en double équipe. Pour les chirurgiens qui travaillent sur la cuisse, l’enjeu est de prélever un lambeau en prenant soin de préserver tous ses vaisseaux nourriciers. Une étape délicate.  

Pendant ce temps de dissection, le Dr Honart, lui, réalise la mastectomie. Après avoir séparé la glande mammaire de la peau du sein, il la décolle du muscle pectoral. 

Le chirurgien doit ensuite isoler les vaisseaux profonds du sein qui serviront à irriguer le lambeau. Pour y accéder, il doit retirer un petit fragment de cartilage d’une côte. Les vaisseaux qui ont été disséqués semblent de bon calibre. 

La vascularisation : une étape importante

Avant de détacher définitivement le lambeau de la cuisse, le chirurgien veut vérifier qu’il est bien vascularisé. Pour cela, il utilise une caméra infrarouge. 

Le chirurgien passe à l’étape cruciale, remplacer la glande mammaire par ce lambeau de cuisse en raccordant les vaisseaux sanguins.  Au bout d’une heure de sutures microscopiques, les vaisseaux sont raccordés.

Une chirurgie de 4 heures

Pour la dernière étape , il faudra suturer la cuisse et le sein. Après 4 heures d’intervention, la patiente a une nouvelle poitrine avec un rendu très naturel. Pour favoriser la cicatrisation, elle devra éviter le sport et porter un soutien-gorge de compression pendant 1 mois.   

Il faudra attendre 3 mois avant de pouvoir apprécier le résultat définitif.