Handicap : encore trop d'élèves manquent l'école faute d'accompagnants

Des associations de famille pointent du doigt le manque d'accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) à la rentrée. Sans leur présence, ces enfants ne peuvent toujours pas retourner à l'école.

Géraldine Zamansky
Rédigé le
Handicap : des enfants privés d'école
Handicap : des enfants privés d'école  —  Le Mag de la Santé - France 5

"L'idée de l'école pour Lia et par rapport à ses difficultés ce n'est pas d'apprendre à lire, écrire, à compter ou à jouer comme tous les autres enfants", résume son père. Pour la jeune fille de 9 ans, handicapée par un gène défaillant, le but de l'école est de l'aider à "entrer dans un cadre de socialisation".

Son entrée en maternelle, il y a 4 ans, a apporté un immense changement dans sa vie. "Lia est complètement différente lorsqu’elle est entourée d’enfants", se félicite Ingrid Lafon, éducatrice. "On voit qu’elle cherche l’interaction avec les autres, qu’elle sourit, qu’elle rigole, qu’elle éclate de rire ! Ce lien est important."

4 000 nouveaux AESH à la rentrée

Mais Lia ne peut pas aller à l’école sans l’aide d’un accompagnant d'élève en situation de handicap (AESH). Cette année, elle n’en a pas encore… Le ministère de l'Éducation nationale a pourtant annoncé la création de 4 000 postes supplémentaires pour septembre.

Selon Edouard Geffray, directeur général de l’enseignement scolaire, au ministère, "le nombre d'élèves en situation de handicap a augmenté de 30 % en 5 ans, tandis que celui des AESH a augmenté de 42 % sur la même période". "Lorsqu'un enfant arrive à l'école, les parents peuvent avoir la certitude que l'accompagnement sera immédiat ou très rapide."

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Un métier "très peu rémunéré"

Les associations de familles concernées ne partagent pas cet optimisme. Comme Lia, beaucoup d'enfants n'ont toujours pas d'accompagnant pour aller en classe à la rentrée. Face à certains handicaps, les AESH ne tiennent pas plus d'un an. 

Ce manque d'effectif s'explique aussi par la précarité du travail d'AESH. "C'est un métier qui est très souvent à temps partiel et donc très peu rémunéré", regrette Bénédicte Kail, conseillère nationale chez APF France Handicap. "Les AESH ont 60 heures de formation, ce qui est peu, pour un métier si difficile."