Fini les contenus Instagram promouvant l'alcool ?

Instagram a été contraint par la justice française de retirer des contenus d'influenceurs faisant une "publicité illicite" à des boissons alcoolisées, suite à une procédure lancée par l'association Addictions France.

Muriel Kaiser avec AFP
Muriel Kaiser avec AFP
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37 publications ont été retirées d'Instagram suite à la procédure lancée par Addictions France
37 publications ont été retirées d'Instagram suite à la procédure lancée par Addictions France  —  Shutterstock

La décision illustre la bataille de longue haleine engagée par les pouvoirs publics et les associations pour responsabiliser les plateformes sur leurs contenus. L'association Addictions France a obtenu gain de cause dans sa demande : Instagram, du groupe Meta, a dû retirer des contenus faisant une "publicité illicite" à des boissons alcoolisées.

Il s'agit au total de 37 publications diffusées par une vingtaine d'influenceurs différents représentant ensemble plus de 5 millions d'abonnés. Les contenus visés ne sont désormais plus accessibles. 

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Des posts vantant les "mérites" de l'alcool

Parmi ces publications, des photos postées par l'influenceur Renan Pacheco (plus de 600 000 abonnés), le représentant avec un cocktail fait avec un alcool dont il mentionne la marque et faisant apparaître la bouteille. Ou bien une photographie du compte @framboise_fit (plus de 9 000 abonnés) faisant figurer "une femme dans un jacuzzi avec une bière (...) mentionnant en description la marque et vantant les mérites de celle-ci", selon la description du jugement.  

L'une des publications retirées faisant la promotion de l'alcool
L'une des publications retirées faisant la promotion de l'alcool  —  Addictions France

Une victoire historique

Il s'agit "d'une victoire historique contre la sponsorisation de l'alcool en ligne", s'est félicitée Addictions France dans un communiqué"Depuis 18 mois", l'association "contacte les influenceurs mettant en avant des marques d'alcool" pour obtenir le retrait de leurs contenus problématiques au regard de la loi Evin, qui encadre depuis 1991 très strictement les publicités pour boisson alcoolisée.

"Si certains influenceurs sont sensibles à la démarche, d'autres ne répondent pas ou refusent simplement de reconnaitre l'illégalité de leurs publications". Dans ce cas, Addictions France saisit directement le réseau social support des contenus.

Se limiter à "un contenu informatif"

Le jugement condamne également Meta à fournir à Addictions France les identités réelles des influenceurs concernés (nom et prénom, date et lieu de naissance, numéros de téléphone notamment). En effet, l'association dit que ces publicités doivent se limiter à un contenu informatif et qu'il ne peut y avoir aucune association avec la fête, la convivialité ou l'humour. 

Meta a fait savoir de son côté qu'il avait "appliqué" la décision du tribunal, tout en soulignant qu'elle n'était "pas définitive" et était susceptible d'appel. 

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Non, un verre de vin par jour n'est pas bon pour la santé !  —  Le Mag de la Santé - France 5