Des consultations en pharmacie pour prendre en charge les petits maux du quotidien

En Bretagne, des pharmaciens effectuent un premier tri de patients avant de les orienter, ou non vers un médecin. Cette expérimentation a pour but de désengorger les cabinets médicaux et les services d’urgence.

Camille Leclercq
Rédigé le , mis à jour le
Le magazine de la Santé

À Saint-Domineuc, près de 200 personnes franchissent chaque jour les portes de l’officine. Depuis quelques mois, elles ont accès à un nouveau service. La pharmacie expérimente la prise en charge des petites urgences. 
 
A l’abri des regards, Anne Filly-Touchet, pharmacienne, procède à un court entretien, guidée par un logiciel. Elle interroge le patient sur ses symptômes. 
 
"Vu les symptômes que vous me présentez, à priori, ce ne serait pas une angine à proprement parler, mais je ne suis pas médecin donc je ne ferai pas le diagnostic…", précise la pharmacienne.
 
Le patient n’aura pas besoin de consulter son médecin. Ce dernier sera tout de même informé du conseil délivré par le pharmacien. "Ce ne sont pas des nouvelles compétences acquises, parce que c’est déjà le conseil que l’on faisait à l’officine, mais là, il y a une traçabilité et un suivi avec le médecin", explique Anne Filly-Touchet.

Un service rémunéré 15 euros par patient trié

Les pharmaciens proposent ce service pour treize symptômes : rhinite - maux de gorge - de tête - de ventre - conjonctivite - diarrhée, constipation - mal de dos - douleur mictionnelle ou vaginale - piqûre de tiques - plaie - ou encore simple brûlure.  Pour ces maux du quotidien, il n'y a plus besoin d’aller chez le médecin en première intention.
 
Sans engorger les cabinets médicaux et les urgences, les patients ont un accès facilité à un professionnel de santé. Dans 25 % des cas, une consultation médicale reste nécessaire.   

Pour chaque situation de triage, l’officine touche 15 euros. 50 pharmacies bretonnes expérimentent le dispositif.  L’expérimentation se terminera fin 2023. Si les résultats sont satisfaisants, le dispositif pourrait être étendu sur tout le territoire.