Bientôt un vaccin contre le cancer de la peau ?

Les laboratoires américains Moderna et Merck ont noué un accord pour commercialiser un vaccin à ARN messager. Il s'adressera aux patients à risque élevé de cancer de la peau.

Muriel Kaiser avec AFP
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Un vaccin pourrait s'adresser aux patients ayant un fort risque de développer un cancer de la peau
Un vaccin pourrait s'adresser aux patients ayant un fort risque de développer un cancer de la peau  —  Shutterstock

C'est une nouvelle avancée vers le déploiement d’un vaccin contre le cancer. Les laboratoires Moderna et Merck, qui planchent depuis 2016 sur ce sujet, viennent de trouver un accord. Ils entendent développer puis commercialiser un vaccin contre le cancer de la peau, destiné aux personnes ayant un risque élevé de développer ce cancer. 

L'essai clinique consiste à l'administration conjointe du vaccin à ARN messager de Moderna et du médicament anti-cancéreux Keytruda de Merck. Les résultats préliminaires de cet essai, dévoilés le mardi 13 décembre par les laboratoires, sont positifs : l'association du vaccin avec le médicament a permis de réduire de 44 % le risque de réapparition du cancer ou de décès, comparé aux personnes uniquement traitées avec l'anticancéreux. La phase 2 s'est basée sur 150 personnes. En 2023, les laboratoires comptent lancer les essais de phase 3, sur un nombre bien plus important de patients. 

Selon les termes de leur accord, Merck va maintenant payer 250 millions de dollars à Moderna pour passer aux prochaines étapes vers la mise sur le marché du produit, convenues au début du partenariat. Les deux entreprises partageront les coûts et les bénéfices potentiels. 

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La technique de l'ARN messager

Après plusieurs années de recherches sans commercialiser de produits, Moderna a fait une irruption fracassante sur le marché pharmaceutique en étant l'un des premiers, avec Pfizer/BioNTech, à proposer un vaccin contre le Covid-19 utilisant la technologie de l'ARN messager.  

Cette technique apprend aux cellules humaines à fabriquer des protéines présentes dans le virus, ce qui habitue le système immunitaire à le reconnaître et à le neutraliser. Et le laboratoire estime que l'ARN messager peut aussi être utilisée pour des traitements contre la grippe, le VIH, les maladies auto-immunes ou cardiovasculaires et les cancers. 

Quelques vaccins de prévention

Il existe déjà quelques vaccins utilisés en prévention de cancer, comme celui contre le papillomavirus efficace pour limiter le risque de développer un cancer du col de l'utérus. D'autres vaccins existent en traitement de cancers. Mais plusieurs essais cliniques sont en cours pour le traitement d'une gamme plus large de cancers.

Faut-il généraliser le vaccin contre le papillomavirus ?  —  Le Mag de la Santé - France 5