Environnement : l’Anses exige moins de cadmium dans les engrais

Ce métal toxique et cancérogène présente des risques pour la santé des agriculteurs et des consommateurs.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Environnement : l’Anses exige moins de cadmium dans les engrais
Crédits Photo : © Pixabay / Pexels

Haro sur le cadmium. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a recommandé le 26 septembre de diminuer les niveaux de cadmium, un métal toxique et cancérogène, présents dans les engrais. Une façon d’"agir à la source" pour éviter "l'exposition des consommateurs par la voie alimentaire", précise l’Agence.

Des risques pour les reins et les os

En effet, l’Anses rappelle que "certaines populations sont surexposées au cadmium par l’alimentation et souligne donc la nécessité de mettre en œuvre des mesures de protection visant à réduire les apports en cadmium". Présent à l’état naturel dans l’environnement, les activités agricoles et industrielles ont fait grimpé ses taux.

Problème : "il pénètre facilement dans les végétaux par leurs racines et entre ainsi dans la chaîne alimentaire" note l’Anses. Or le cadmium, "reconnu cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction" peut entraîner chez l’humain "des atteintes rénales et une fragilité osseuse lors d’une exposition prolongée, notamment par voie orale via l’alimentation et l’eau de boisson" détaille l’Agence sanitaire. Les experts pointent en particulier un "risque d'ostéoporose ou de fractures osseuses".

"Maîtriser l’apport en cadmium"

C’est pourquoi l’Anses juge "indispensable" de "maîtriser l’apport en cadmium par les activités agricoles, et en particulier lors de l’épandage de matières fertilisantes dont les engrais minéraux phosphatés".

Elle recommande ainsi "que l'apport en cadmium par les matières fertilisantes, qu'il s'agisse d'engrais industriels ou de déchets utilisés pour fertiliser les cultures comme le fumier, n'excède pas un flux de deux grammes de cadmium par hectare et par an".

36% des moins de trois ans dépassent la valeur de référence

Une étude de l'alimentation de la population française réalisée en 2011 avait estimé que 0,6% des adultes, 15% des enfants de trois à sept ans et 36% des moins de trois ans dépassaient la valeur toxicologique de référence (VTR) de cadmium par ingestion fixée par l'agence européenne EFSA en 2009. Cette dernière est située à 0,36 microgramme de cadmium par kilogramme de poids corporel et par jour (µg/kg/jour).

L'Anses annonce également jeudi que ses équipes ont calculé leur propre VTR, qui, bien qu'ayant utilisé une méthodologie différente, s'établit à un niveau très proche de 0,35 µg/kg/jour. En parallèle, une concentration de 0,5 microgramme de cadmium par gramme de créatinine dans les urines est proposée comme concentration critique pour un adulte de 60 ans, en supposant que l’ingestion soit la seule source d’exposition au cadmium.