Le dioxyde de titane interdit en janvier 2020 dans les aliments

Cet additif, le E171, suspecté de générer des effets toxiques, se voit proscrit par principe de précaution.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Ceci n'est pas un bonbon
Ceci n'est pas un bonbon  —  © Leonard Towers on Visual Hunt/ CC BY

Bientôt la fin du E171. Après quelques hésitations, le dioxyde de titane, un additif controversé, sera finalement bien "interdit dans les denrées alimentaires à partir du 1er janvier 2020", ont annoncé le 17 avril 2019 les ministères de la Transition écologique et de l'Economie. Un arrêté suspendant la mise sur le marché des aliments contenant cet additif (les plats préparés, les bonbons, le chocolat, les chewing-gums ou encore les sauces) devrait être "signé" et "publié dans les meilleurs délais", selon les deux ministères.

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Principe de précaution

Cette décision découle de la publication d'un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) qui n'a pu lever les incertitudes sur l'innocuité de cette substance utilisée principalement comme colorant. L’interdiction répond donc à un principe de précaution.

Dans cet avis rendu le 15 avril 2019, l'Anses a analysé 25 nouvelles études sur la toxicité du dioxyde de titane par voie orale. Et soulignant "le manque de données scientifiques", elle conclut notamment que ces études ne permettent pas de "confirmer ou d'infirmer le potentiel" cancérogène du E171.

Risque de cancer, neurotoxicité et troubles de la reproduction

D’après des études menées sur des rongeurs, cet additif comporte en effet un risque cancerogène, notamment pour le cancer du côlon, de toxicité sur les neurones et d’altération de la fonction reproductrice. Chez l’humain, aucune étude n’a pour le moment permis de vérifier la présence de ces effets toxiques. Mais le fait que cette substance contienne des nanoparticules - d'une taille inférieure à 100 nanomètres facilitant leur pénétration dans l'organisme - soulève depuis plusieurs années l'inquiétude des associations de défense des consommateurs et de l'environnement et appelle à la prudence.

En attendant une meilleure caractérisation du danger et des risques du E171, l’Anses "réitère ses recommandations générales sur les nanomatériaux visant notamment à limiter l’exposition des travailleurs, des consommateurs et de l'environnement, en favorisant des alternatives sûres et équivalentes en termes d’efficacité".

Un bémol, cependant : le dioxyde de titane restera autorisé dans les cosmétiques, comme dans les dentifrices, et dans les médicaments, qui ne sont pas concernés par la loi alimentation.