Trop de sucre dans les yaourts d'Outre-mer

Une proposition de loi, visant à diminuer la teneur en sucre des yaourts vendus dans les départements d'Outre-mer, sera prochainement soumise au vote de l'Assemblée.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Trop de sucre dans les yaourts d'Outre-mer

La loi, proposée par le député PS Victorin Luhel a pour objectif de diminuer le taux de glucides des produits vendus dans les départements d'Outre-mer. Un article dispose qu'"aucun produit alimentaire de consommation courante destiné à être livré en l'état au consommateur final dans les régions d'Outre-mer ne peut contenir davantage de sucre que le même produit de même marque vendu en France hexagonale". Un second propose un arrêté pour fixer "la teneur maximale en sucres des boissons non alcooliques et des spécialités laitières distribuées exclusivement dans les régions d'Outre-mer."

Selon une étude du cardiologue André Atallah, 25 % des enfants d'Outre-mer sont obèses, contre 18 % en métropole. Une différence notamment due à la teneur en glucide des yaourts vendus en Outre-mer, beaucoup plus sucrés qu'en métropole. Danone® et Yoplait® sont les principaux industriels concernés. Pour un yaourt "Velouté Fruix" (Danone®) vendu en métropole, la teneur en sucre sera de 15,8 g par pot de 125 g, contre 20 g en Guadeloupe. Toujours dans la marque Danone®, un pot de 125 g du yaourt "Activia mangue", contient 17,3 g de glucides en France hexagonale contre 21,9 g aux Antilles. De même pour la marque Yoplait®, le pot de yaourt de 125 grammes du yaourt "Sélection fruits" contient 20 g de glucides, contre 23 g en Guadeloupe. Quant au yaourt "nature sucré" Yoplait®, la concentration en glucide est de 15,1 g en métropole, et 19,6 g aux Antilles.

Un enjeu commercial

Comment les industriels expliquent-ils cette différence ? Tout simplement en affirmant que les jeunes d'Outre-mer ont une préférence pour les produits très sucrés. Selon Victorin Luhel, le sucre est un enjeu commercial. Si les marques décident de baisser le taux de glucides de leurs yaourts, leurs concurrents se feront une joie de récupérer leurs parts de marché. Mais ces débats entre industriels ne concernent pas le député, qui s'inquiète de leurs conséquences sanitaires : "Un enfant ultra-marin consommant un yaourt par jour recevra 16 kilocalories de plus par jour qu'un enfant métropolitain, ce qui correspond sur cette simple consommation à une prise de poids supplémentaire de 0,5 à un kilo par an", souligne-t-il. 

Même problème avec les sodas : au contraire des grandes marques type Coca Cola®, Pepsi® ou Orangina®, les boissons vendues en Outre-mer, comme Kili Bibi®, Tropi®, Royal Soda®, Soukous®, n'indiquent pas sur leur étiquette leur teneur en sucre, ni leurs apports nutritionnels et caloriques. Le député exige donc que le ministère de la Santé fixe un taux de sucre maximal pour ces boissons.

Bernard Boullanger, directeur de la Solam, qui produit en Guyane les produits de la marque Yoplait®, Layo® et Caresse guyanaise®, s'adaptera à la loi si elle est votée. Il estime néanmoins que l'on se trompe de coupable : "Nos yaourts ont très peu de sucre en plus, ils sont surtout moins acides (qu'en France hexagonale). Mais ça reste marginal, un produit annexe. Ce qui fait grossir, ce sont les trois-quatre sodas que l'on boit dans la journée, les barres chocolatées, les bonbons que l'on mange à toute heure... Pas le yaourt, un produit laitier, que l'on mange une fois par jour !"

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