Suicide : un médicament anti-acné mis en cause

Une habitante de Lunéville (Meurthe-et-Moselle) a porté plainte contre une dermatologue après le suicide de son fils, à qui elle avait prescrit un générique du Roaccutane, un traitement anti-acné déjà soupçonné d'avoir entraîné d'autres suicides. L'affaire, révélée par l'Est Républicain, remonte au mois de juillet 2013, quand Jordan, 22 ans, s'est donné la mort.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Suicide : un médicament anti-acné mis en cause
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Cet étudiant en fac de lettres avait suivi de janvier à juin 2013 une cure sévère de Curacné® (isotrétinoïne), un générique du Roaccutane. Il s'est pendu dans sa chambre en juillet 2013.

"C'est une faute professionnelle grave ayant entraîné le décès de mon fils Jordan", estime sa mère. La dermatologue "a fait un suivi uniquement par prise de sang, elle n'a pas jugé bon d'orienter mon fils vers un psychologue (...) et se contentait de lui prescrire un renouvellement du traitement".

Jordan était "un jeune homme intelligent, très doué avec plein de projets d'avenir (...), souriant, aimant sortir avec sa bande d'amis", a-t-elle fait valoir. Mais à la suite de ce traitement "son comportement avait beaucoup changé : il ne dormait plus la nuit, s'enfermait des heures dans sa chambre, souffrait de douleurs musculaires très fortes dans le dos et de sécheresse des muqueuses". "Il a caché à tout le monde sa souffrance morale, jusqu'au geste fatal". Selon la mère de Jordan, c'est le médicament qui est en cause. 

Ce médicament vaut déjà à son inventeur, le groupe pharmaceutique suisse Roche, ainsi qu'aux fabricants de ses génériques, les laboratoires Fabre et Expanscience, une série de plaintes après plusieurs suicides et tentatives de suicides de patients (voir vidéo ci-dessus).

Après la mort de Jordan, la famille s'est rapprochée de Daniel Voidey, président de l'Association des Victimes du Roaccutane et Génériques (AVRG), qui a engagé des actions en justice contre Roche, Fabre et Expanscience, après le suicide de son fils Alexandre dans des circonstances similaires en 2007.

Le Roaccutane a été retiré du marché en 2008, mais d'autres, y compris des génériques, sont encore commercialisés et pour l'association, ces médicaments seraient responsables d'une soixantaine de suicide.

Devant la polémique une étude avait été lancée en 2011 sur 1.000 patients pour analyser les effets collatéraux du Roaccutane et de ses génériques. Les résultats sont attendus en fin d'année, a ajouté M. Voydet.

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