Rentrée des enfants handicapés : encore trop compliquée !

La rentrée scolaire génère un stress considérable dans toutes les foyers. A fortiori chez les familles d'un enfant handicapé... Si des progrès pour l'insertion de ces élèves différents ont été réalisés, les écueils auxquels ils se heurtent demeurent nombreux. Coup dans la fourmilière d'Eric Blanchet, directeur général de l'ADAPT.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
Rédigé le
Sophie Cluzel veut remédier au manque de places dans les dispositifs collectifs de scolarisation et résoudre les problèmes d'accompagnants.
Sophie Cluzel veut remédier au manque de places dans les dispositifs collectifs de scolarisation et résoudre les problèmes d'accompagnants.
La scolarisation des élèves handicapés a encore des progrès à faire
La scolarisation des élèves handicapés a encore des progrès à faire

Des progrès insuffisants…

La loi de février 2005 (qui affirme le droit à un  parcours scolaire continu et adapté) a amélioré certains points, en augmentant le nombre d’enfants scolarisés qui se chiffrait à 210 400 élèves handicapés en milieu ordinaire, à la rentrée 2011  (source : ADAPT - Association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées). Soit 55 000 élèves supplémentaires depuis 2005. Un progrès conséquent mais insuffisant.

"C'est bien, mais à la rentrée, il n'y aura toujours pas assez d'enfants handicapés scolarisés en milieu ordinaire !", regrette Eric Blanchet avant d’énumérer les obstacles auxquels sont confrontés encore nombreux.  L'accessibilité des locaux pose problème pour les élèves souffrant d'un handicap moteur ou sensoriel (comme la malvoyance). Il n'y a pas assez d'accompagnement médico-social pour les enfants qui ont besoin de soins de kinésithérapie à l'école. Et en France, le Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS), qui permettra aux différents acteurs de suivre l'évolution de l'enfant, est tout juste mis en place et très peu utilisé.

Les recommandations de l'ADAPT

De plus, la scolarisation d'élèves handicapés doit se faire dans de bonnes conditions. Le directeur de l'association met ainsi en exergue quatre points principaux, résumés en quatre verbes : anticiper, préparer, sensibiliser, former.  Il faudrait anticiper les précautions à prendre (présence d'une auxiliaire, soins à l'école,…) ; mieux préparer le passage d'une année à l'autre (particulièrement du collège au lycée ou de la formation initiale au premier emploi, où les risques de rupture scolaire sont importants) ; sensibiliser les différents acteurs ; mieux les former.

Suite à l'annonce gouvernementale, l'ADAPT espère une augmentation du nombre des auxiliaires de vie scolaire individuelles (ASVi) et une amélioration de leur formation. A quand une formation "Handicap" pour les professeurs ? Autre point-clé à approfondir : la sensibilisation des élèves afin de favoriser l'accueil d'enfants handicapés. Leurs parents sont tout autant concernés par cette sensibilisation car ils ont également un rôle à jouer. "En théorie, ils trouvent cela super,… à condition que cela se passe dans la classe d'à côté !", pointe du doigt E. Blanchet.

Des points positifs et de l'espoir à cultiver...

L'association insiste toutefois sur les points positifs : "Sur du court terme, nous sommes contents de voir le gouvernement actuel remettre au goût du jour les Auxiliaires de vie scolaire individuelles (AVSi). Car auparavant, nous avons déjà assisté à des effets d'annonce, classés sans suite….". Ainsi les auxiliaires n'étaient-ils pas formés ou l'accompagnement de l'élève était-il brutalement arrêté…

"Mais il existe beaucoup d'endroits où l'insertion se passe bien", conclut E. Blanchet. "Il faudrait d'ailleurs valoriser les directeurs d'école et les professeurs qui jouent le jeu !".

 Un monde où enfants handicapés, familles, enseignants, aidants et gouvernement marcheraient main dans la main se dessine peu à peu. Avec encore beaucoup d'obstacles mais aussi davantage d'humanité pour tous ceux qui participent à l'aventure.

 A bon entendeur...

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