Mauvaise observance des traitements : des conséquences mortelles

Mieux respecter ses ordonnances pourrait sauver des vies... Un quart de médicaments prescrits ne sont jamais consommés, ce qui provoque chaque année 12.000 décès, selon l'observatoire Jalma. Les personnes atteintes de maladies graves et les seniors sont particulièrement concernés. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
25% des médicaments prescrits ne sont jamais consommés (Reportage du 18 février 2015)
25% des médicaments prescrits ne sont jamais consommés (Reportage du 18 février 2015)

Un médicament prescrits sur quatre ne serait jamais consommé, selon un rapport rendu par l'observatoire Jalma (1) le 11 février. Il pointe du doigt le manque d'observance des Français dans leur traitement, un phénomène qui prend "une ampleur considérable" selon l'étude. Plus alarmant encore : un médicament prescrit sur sept n'est même jamais acheté. Cette mauvaise observance concernerait particulièrement les personnes atteintes de maladies graves. Seulement 64% des personnes traitées pour le Sida suivraient correctement leur trithérapie. 34% des personnes ayant subi une transplantation rénale ne prendraient pas assidûment leur traitement, pourtant vital après la greffe. Le taux monte à 45% pour les Français atteints d'ostéoporose et à 70% pour ceux touchés par la goutte.

Le rapport estime que ce manque de rigueur dans les prescriptions serait responsable de 12.000 morts chaque année, soit 4% des décès totaux. "Chaque année, 100.000 hospitalisations pourraient être évitées grâce à une meilleure observance des médicaments" précise l'étude.

Les personnes âgées en première ligne

Les personnes âgées sont les plus concernées par ce manque de rigueur. Et d'autant plus quand leurs traitements sont lourds, imposant la prise de plusieurs médicaments par jour. Les effets secondaires de certains médicaments sont également mis en cause, tout comme le manque de conviction des patients sur l'efficacité du traitement qui leur est prescrit. Une mauvaise relation entre un patient et son médecin peut aussi déboucher sur un certain laxisme.

D'autre part, le manque de moyens financiers et une couverture sociale insuffisante peuvent pousser les patients à renoncer à l'achat de leur traitement. Plusieurs pistes sont proposées par Jalma pour améliorer le respect des ordonnances. En plus d'une campagne nationale d'information, le cabinet suggère d'élaborer des médicaments qui associent plusieurs molécules actives, pour simplifier la prise.

(1) Cabinet de conseil en santé

 

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