Le Motilium désormais interdit aux moins de 12 ans

Le médicament anti-vomitif Motilium et ses génériques sont désormais réservés aux adultes et aux adolescents de plus de 12 ans. Ils présentent un risque d’effet cardiaque et une faible efficacité.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Le Motilium désormais interdit aux moins de 12 ans

Plus de risques que de bénéfices. C’est suite à ce constat que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a décidé de ne plus autoriser le médicament Motilium® aux enfants de moins de douze ans. Le principal risque lié à ce médicament utilisé contre les nausées et les vomissements est cardiaque, précise l’Ansm dans un point d’information daté du 28 juin 2019.

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Un risque "rare mais potentiellement grave"

En 2014, déjà, l’ANSM avait annoncé retirer du marché les médicaments contenant au moins 20 milligrammes (mg) de dompéridone, le principe actif du Motilium et de ses génériques. Une étude d’efficacité chez l’enfant de moins de 12 ans avait alors été lancée. Les résultats publiés cinq ans plus tard montrent que ces médicaments ne sont pas plus efficaces que des placebos et qu’ils comportent un risque cardiaque "rare mais potentiellement grave". Ainsi, "en raison de ce manque d’efficacité et de ses effets indésirables, l’utilisation de la dompéridone est donc désormais restreinte aux adultes et adolescents de plus de 12 ans et pesant plus de 35kg" conclut l’ANSM.

Pas plus de 30 mg par jour

Mais même au-delà de cet âge et de ce poids, des recommandations de bon usage doivent être respectées : 10 mg, jusqu'à trois fois par jour pour ne pas dépasser la dose maximale de 30 mg/jour et une durée de traitement la plus courte possible pour ne pas dépasser une semaine.
Les médicaments à base de dompéridone sont par ailleurs contre-indiqués en cas d'insuffisance hépatique ainsi que dans certaines situations pouvant entraîner des anomalies cardiaques potentiellement mortelles (maladies cardiaques ou prise simultanée d'autres médicaments).

Un risque avec les autres anti-vomitifs aussi

Si cette nouvelle restriction devrait atténuer l’usage du Motilium, la surconsommation de médicaments anti-vomitif reste préoccupante : "les Français consomment encore trop de médicaments anti-vomitifs", confie ainsi à l'AFP Nathalie Dumarcet, cheffe des médicaments en hépato-gastroentérologie à l'ANSM. "Le Motilium s'effondre, l'usage du Primperan a déjà été restreint, mais le Vogalène prend la relève", ajoute-t-elle. Des substances également à risque d’effets secondaires, selon la revue médicale indépendante Prescrire qui inscrit le Vogalène et le Vogalib parmi les médicaments à écarter des soins.