Des associations dénoncent l'augmentation exponentielle du prix des médicaments

En cancérologie, le coût moyen d'une année de vie gagnée est passé de 15 877 euros en 1996 à 175 968 euros en 2016.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Des associations dénoncent l'augmentation exponentielle du prix des médicaments

"Face à l’augmentation considérable des prix des nouveaux médicaments, notamment ceux contre les cancers, l’hépatite C et certaines maladies rares", huit organisations de défense des malades et de professionnels publient un livre blanc le 20 juin. Parmi elles, l’association Aides, la revue Prescrire, l’ONG Médecins du monde, ou l’association de consommateurs UFC-Que Choisir. Pour elles, ces augmentations sont injustifiées. Elles estiment en effet que les laboratoires exigent "des prix astronomiques, même quand les médicaments n'ont pas nécessité d'investissement important en recherche et développement". Pour les organisations, il est en réalité question pour les pouvoirs publics de "maitriser les dépenses" au maximum, notamment en fixant des prix élevés pour les "médicaments de tous les jours".

Des pressions exercées par les industriels

L’efficacité du "Keytruda", utilisé pour soigner certains mélanomes, est notamment pointée du doigt. Ce traitement n’a en effet pas connu d’amélioration significative au cours des dernières années. Pourtant, en France, son prix peut monter jusqu’à 72 000 euros par an. La faute à une négociation des prix, faite entre le gouvernement et les laboratoires, totalement opaque, selon les organisations signataires. Elles évoquent également des pressions exercées par les industriels, qui cacheraient leurs coûts de production, de recherche, et l'évaluation des médicaments. "Le gouvernement, ignorant les coûts de R&D et de production, manque de mobiliser d’autres alternatives industrielles pour influencer son pouvoir lors des négociations", déplorent les Universités alliées pour les médicaments essentiels.

Médicaments innovants : les prix s'envolent. Sujet diffusé le 7 mars 2017.

Et quand bien même les traitements dont le prix augmente de manière drastique présenteraient une "innovation", celle-ci n’est pas toujours le signe d'une réelle amélioration. "Le terme d’innovation peut désigner de nouvelles indications d’un produit déjà commercialisé, de nouvelles formes galéniques, de nouvelles méthodes de traitement ou d’administration", précise France Assos Santé. En clair, des changements minimes.

"Les nouveaux traitements permettent et permettront de prolonger la vie, d’éviter des effets indésirables, de guérir les personnes. Ils sont porteurs d’espoirs pour les malades et leurs proches, ils sont attendus avec impatience" tempère la Ligue contre le cancer. Qui conclut : "Mais ils ne sont et ne seront efficaces que s’ils sont effectivement accessibles pour toutes les personnes en ayant besoin, de manière équitable, donc en ne menaçant pas l’équilibre des systèmes de santé."