Santé mentale des jeunes : la Défenseure des droits demande un plan d'urgence

La Défenseure des droits Claire Hédon a appelé ce matin la Première ministre Elisabeth Borne à mettre en place un plan d'urgence pour la santé mentale des jeunes. Face à la gravité de la situation, elle estime que les moyens déployés sont largement insuffisants.

La rédaction d'Allo Docteurs avec AFP
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Santé mentale des jeunes : la Défenseure des droits demande un plan d'urgence
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Claire Hédon, la Défenseure des droits, interpelle la Première ministre sur la santé mentale des jeunes. Elle appelle Elisabeth Borne à “prendre la pleine mesure de la gravité de la situation dans laquelle sont plongés de nombreux jeunes et à agir rapidement pour que la santé mentale des jeunes soit une priorité", indique-t-elle dans un communiqué.

La Défenseure des droits avait déjà alerté en novembre sur l'état de la santé mentale des jeunes mise à mal par la crise sanitaire, avec une augmentation des troubles dépressifs et une insuffisante prise en charge psychiatrique, dans son rapport annuel sur les droits de l'enfant.

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"La situation de certains mineurs reste dramatique"

"Santé publique France lui a malheureusement donné raison en publiant des chiffres alarmants", souligne le communiqué. En effet, le dernier bulletin de Santé publique France stipule que les passages aux urgences pour geste suicidaire, idées suicidaires et troubles de l'humeur chez les 11-17 ans se maintenaient début mai "à un niveau élevé", supérieur à celui observé début 2021.

Si tous les milieux sociaux sont touchés, dans 80% des cas, les comportements suicidaires concernent des jeunes filles. La Défenseure des droits déplore que dans cette situation, "certaines structures continuent de fermer des lits en pédopsychiatrie par manque de personnels et de moyens"

"Alors que le pic d'hospitalisations des adolescents de 2021 ne redescend pas, la situation de certains de ces mineurs reste dramatique, tant les prises en charge sont parfois inadaptées"

Pour la Défenseure des droits, il faut "sortir des approches fragmentaires et strictement sanitaires". Dans son rapport de novembre, elle avait fait 29 recommandations pour s'attaquer à ce problème, parmi lesquelles améliorer les dispositifs d'accueil du jeune enfant, développer le "soutien à la parentalité" et ouvrir des "maisons des adolescents" dans chaque département.

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