PFAS : ces polluants éternels impossibles à éliminer
Les polluants éternels sont partout autour des usines qui les produisent. Ces molécules perfluorées, dangereuses pour la santé, persistent pour certaines jusqu’à des milliers d’années dans l’environnement.
Le point commun des vêtements imperméables, cosmétiques, papier toilette, ou encore poêles antiadhésives, ces objets du quotidien, c'est qu'ils contiennent des PFAS, des milliers de composés perfluorés, utilisés par les industriels pour leurs propriétés ultra-résistantes. Ils sont appelés polluants éternels.
A Lyon, des polluants retrouvés dans l'eau
À côté de Lyon, les usines de la région polluent l'environnement et de fortes concentrations de ces composés ont été récemment trouvées.
Ces polluants, rejetés par les usines de la vallée de la chimie, ont été retrouvés dans l’eau, l’air, les sols.
"On est très inquiets. On a su que cette pollution venait jusque dans nos robinets. Aujourd’hui, on a besoin de savoir si les œufs, les légumes et les fruits sont également contaminés pour savoir si on peut les consommer ou non", explique Fabien Charreton, membre du collectif Ozon L'eau Saine.
Pour le savoir, Fabien a rallié un collectif de citoyens, qui réalise des prélèvements sur des œufs.
"Les œufs, en dehors des poissons, c’est l’aliment qui est le plus contaminé par les PFAS. C’est celui qui a tendance à le plus les accumuler. C'est un bon marqueur de contamination alimentaire par les PFAS", explique Louis Delon, membre du collectif Ozon L’eau Saine.
Un lien entre PFAS et cancers
Ces habitants s’inquiètent car ces polluants s’accumulent et persistent dans l’organisme. Cette exposition serait à l'origine de nombreuses pathologies, selon certains spécialistes des polluants.
"Un lien a été montré avec les cancers du rein, et possiblement avec les cancers des testicules et les cancers du sein. Ces derniers peuvent aussi être liés à l'effet perturbateur endocrinien des PFAS", confie le Dr Béatrice Fervers, directrice du département Prévention Cancer Environnement, Centre Léon Bérard, Lyon.
Les autres effets démontrés sont la perturbation du système immunitaire chez les enfants, ou encore, l’obésité. Autour de Lyon, près de 250 000 personnes seraient potentiellement contaminées. Pour identifier plus précisément l’ampleur de cette pollution, la Métropole a annoncé fin mars le lancement d’une vaste étude d’impact.
100 % de la population française exposée aux PFAS
"Il nous faut absolument arriver à comprendre ce qu’il se passe, savoir où les gens vivent. C’est quelque chose d’important pour que dans un deuxième temps, on puisse faire des études de bio imprégnation, c’est-à-dire des prises de sang et rechercher le taux de contamination des habitants", précise Pierre Athanaze, vice-président de la Métropole de Lyon.
Aujourd’hui, la communauté scientifique est préoccupée par ces polluants éternels, difficiles, voire impossibles à éliminer. Il est estimé que 100 % de la population y est exposée.
