Manque de médecins scolaires, pénuries de médicaments... la santé des enfants en danger
Alors que les écoles souffrent d'un manque de médecins et d'infirmières, les pénuries de médicaments pédiatriques se poursuivent et compliquent la prise en charge des enfants. Entretien.
"L’école est devenue le premier désert médical de France." C'est ce qu'affirme Le Parisien qui dévoile un rapport d’informations remis ce 10 mai à l’Assemblée Nationale par le député Renaissance Robin Reda. Il concerne la médecine scolaire et son pilotage, jugé "défaillant".
20% de médecins scolaires en moins
En effet, moins d’un élève sur cinq passe la visite médicale en classe de sixième, alors qu’elle est censée être obligatoire. En cause, notamment, des effectifs de médecins et infirmiers scolaires insuffisants. Pour les médecins, ces effectifs ont chuté de 20% en 10 ans.
Si le constat n'est pas nouveau, la crise sanitaire n’a pas arrangé les choses et au bout du compte, ce sont les enfants qui trinquent.
Les médicaments pédiatriques sous tension
"La santé de nos enfants et de nos jeunes est en danger", c’est aussi le message transmis par différentes sociétés de pédiatrie européennes, dans une lettre ouverte adressée à leurs Ministres de la Santé. En cause : la pénurie de médicaments en France et plus généralement en Europe.
Antibiotiques, vaccins pédiatriques, traitements contre l’asthme, paracétamol ou encore antiépileptiques manquent à l’appel, avec toutes les problématiques que cela comporte.
"Cette pénurie qui a commencé à l'automne s'est fortement ressentie cet hiver et on continue à le vivre au quotidien, c'est quelque chose qui ne cesse pas", commente la docteure Amélie Brunet, pédiatre. "Certains médicaments sont sous tension en continu", déplore-t-elle.
Retard de prise en charge et risque d'erreur
La prise en charge doit donc être adaptée en permanence, avec comme risque principal un "délai de mise en route du traitement", explique la pédiatre. "Certains parents font cinq pharmacies avant de trouver le traitement."
Autre risque, lié à l'adaptation de doses adultes en doses enfants : une erreur de dosage, qui entraîne un mauvais traitement de l'infection voire une évolution vers une infection plus sévère.
À ce jour, la Direction générale de la Santé (DGS) n'a communiqué aucune information quant au délai de réapprovisionnement des médicaments en pénurie. "Nos réseaux de pharmaciens nous expliquent que cela va durer encore un an" s'inquiète la docteure Brunet.
