Hernie inguinale : la plus fréquente des hernies

La hernie inguinale est une affection située au niveau de l'aine, qui concerne plus souvent les hommes que les femmes. Dans la majorité des cas, la hernie inguinale est bénigne. Pour la traiter, un seul recours : la chirurgie.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Hernie inguinale : la plus fréquente des hernies

Qu'est-ce qu'une hernie inguinale ?

Marina Carrère d'Encausse et Régis Boxelé expliquent l'hernie inguinale.
Marina Carrère d'Encausse et Régis Boxelé expliquent l'hernie inguinale.

Il s'agit d'un ennui généralement mineur qui peut survenir aux deux âges extrêmes de la vie d'un homme. Pour les uns, elle peut intervenir à cause d'une petite anomalie de naissance alors que pour d'autres, c'est le poids des années qui en est responsable. Mais la hernie touche aussi bien les adolescents, les adultes et les femmes.

Qu'elle soit inguinale, c'est-à-dire située au niveau de l'aine, ou un tout petit peu plus bas, ou encore au niveau du nombril et l'on parle alors de hernie crurale ou ombilicale. Quelle que soit leur localisation, le tout est de savoir s'il faut opérer et quand, car il y a un risque de complication.

On parle de hernie lorsqu'un bout de viscère passe à travers un orifice naturel, ou un point de passage au niveau de la paroi abdominale. Elle renferme les organes de l'appareil digestif lesquels sont entourés d'une sorte de grande enveloppe : le péritoine. Le tout est recouvert par plusieurs muscles abdominaux. La zone d'intersection entre les muscles abdominaux et ceux de la cuisse, correspond au pli de l'aine. C'est à ce niveau qu'apparaît généralement une zone de faiblesse, un passage. Cela peut être dû à une malformation congénitale, ou à un affaiblissement des muscles avec l'âge. Les tissus reliant les muscles qu'on appelle les aponévroses, peuvent aussi se relâcher et créer une zone de passage.

Si la pression à l'intérieur de l'abdomen augmente, un bout de péritoine vide ou contenant une partie de viscère, peut sortir à travers ces points de passage. Une boule apparaît alors et c'est la hernie inguinale. Elle représente 90% des hernies de l'aine. Les plus fréquentes sont les hernies inguinales. C'est le nom de l'orifice naturel au travers duquel passe, chez les hommes, le cordon spermatique qui provient des testicules. Il forme alors une invagination.

Quand elle est située en dessous du pli de l’aine, on parle d’hernie crurale. Elles sont plus fréquentes chez les femmes. Quand elle est placée au niveau du nombril, on parle d'hernie ombilicale. Cette dernière fait généralement suite à un retard ou un défaut de fermeture de l'orifice ombilical. La hernie est alors constituée par le péritoine recouvert de la peau de l'ombilic, et bombe à travers l'anneau ombilical

Le diagnostic de la hernie inguinale

Comment diagnostique-t-on une hernie inguinale ?
Comment diagnostique-t-on une hernie inguinale ?

Quand on soupçonne une hernie, il est important de consulter un spécialiste pour poser le diagnostic et voir si une opération est nécessaire.

"Les patients qui ont une hernie inguinale souffrent principalement de deux choses : des douleurs de type brûlure et une tuméfaction anormale dans la région inguinale qui apparaît en position debout, aux efforts et qui disparaît quand la personne se couche", explique le Dr Hugues Levard, chirurgien digestif.

Pour confirmer le diagnostic de hernie inguinale, le médecin procède à un examen clinique. "Quand il y a une hernie, l'orifice musculaire est anormalement large. Et quand les patients poussent, les viscères qui sont dans l'abdomen sortent dans ce canal et on les sent très bien à la palpation au doigt", précise le Dr Levard. Les viscères peuvent aussi être rentrés dans l'abdomen en les poussant vers l'intérieur.

La principale complication de la hernie est qu'elle s'étrangle. Ce qui signifie que la partie de viscères dans la hernie est bloquée à l'extérieur. Cela provoque une douleur très intense, au niveau de l'aine, associée parfois à des signes d'occlusion digestive (arrêt des gaz et des selles, nausées et vomissements). Signe majeur : la hernie n'est plus réductible, il est impossible de rentrer son contenu à l'intérieur de l'abdomen.

Une prothèse abdominale pour boucher la hernie

Le côté un peu vicieux des hernies, c'est qu'elles ne sont pas toujours douloureuses alors que le risque de complication est bien présent, notamment pour les hernies crurales. Mieux vaut donc ne pas trop attendre pour se faire opérer. Le mode d'intervention peut même se faire sous anesthésie locale.

Le traitement de la hernie : la chirurgie coeloscopique

Attention, images de chirurgie ! Hernie inguinale, une intervention sous cœlioscopie
Attention, images de chirurgie ! Hernie inguinale, une intervention sous cœlioscopie

Dès les premiers signes de douleur, le traitement chirurgical est recommandé.

Premier choix d'intervention : la cœlioscopie. Elle est réalisée sous anesthésie générale. L'intervention à "ciel ouvert" nécessite quant à elle une anesthésie locale. Laquelle choisir ? Généralement, le choix se fait en fonction de différents critères : la taille de la hernie, sa localisation, l'état de santé du malade et parfois, ses préférences.

Après l'opération : des recommandations. La durée de l'hospitalisation est courte. Il faut éviter de porter des charges lourdes au cours du mois qui suit. Quant à la reprise du sport, elle doit se faire progressivement. Pour information, les risques de récidive sont inférieurs à 2%.

Le traitement de la hernie : la chirurgie laparoscopique

Attention, images de chirurgie !
Attention, images de chirurgie !

Première étape de la laparoscopie : inciser la peau du pubis à la hanche puis inciser les muscles pour atteindre la hernie. Une fois les muscles disséqués, la hernie apparaît en appuyant sur le ventre. Si elle peut sortir comme cela, c'est parce qu'elle a pu se frayer un chemin à travers une zone de faiblesse dans l'abdomen et se glisser dans le canal inguinal qui contient le cordon spermatique. La difficulté est d'avoir à séparer tous ces tissus sans les abîmer.
"On distingue le canal qui achemine les spermatozoïdes depuis le testicule jusqu'à l'appareil génito-urinaire." explique le Dr Alexandre Rault, chirurgien viscéral et digestif. "Si on lèse ce cordon, le testicule ne sera plus vascularisé et cela peut créer des infections du testicule."
Le chirurgien sépare donc minutieusement le cordon de la hernie. Il ne reste plus qu'à suturer. La hernie se réintègre spontanément au niveau de l'abdomen. Il pose ensuite un filet qui va permettre de renforcer la zone de faiblesse au niveau de la paroi, solidement fixé aux tendons et muscles. Dernière étape, suturer les muscles et la peau. Le patient peut sortir le soir même.