Diabète : comment prévenir les amputations du pied ?

De plus en plus de personnes vivent avec le diabète, mais il peut provoquer de graves complications des pieds allant parfois jusqu'à l'amputation. Quels sont les signes qui doivent alerter ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Diabète : comment prévenir les amputations du pied ?

Qu’est-ce qui provoque le diabète ?

Un diabète survient lorsque l'organisme ne parvient pas à utiliser son principal "carburant" : le glucose (le sucre). Normalement, le processus de la digestion permet au glucose de rejoindre la circulation sanguine. Le taux de sucre augmente, ce qui stimule le pancréas. Cet organe libère alors une hormone, l'insuline, qui permet au glucose de pénétrer dans les cellules de l'organisme. Une partie du sucre est immédiatement utilisée comme combustible par les tissus, le reste est stocké dans le foie.

En France, on estime que près de 10.000 amputations liées au diabète sont réalisées chaque année et 10% des diabétiques courraient un risque d'amputation (source : Fédération française des diabétiques).

Quelle est la différence entre un diabète de type 1 et 2 ?

L'action de l'insuline permet donc de rétablir un taux de sucre normal dans le sang. Lorsqu'il existe une défaillance dans la production d'insuline, on parle de diabète de type 1 ; un défaut d'assimilation du sucre par les cellules correspond à un diabète de type 2 (fréquent chez les personnes qui ont une alimentation trop sucrée, une surcharge pondérale et un mode vie sédentaire).

Quels sont les signes avant-coureurs d'une amputation ?

Quand le diabète est mal équilibré durant une trop longue période (autrement que le taux de sucre dans le sang est trop ou trop souvent élevé), le sucre en circulation dans le sang provoque le rétrécissement des artères. C'est l'artérite diabétique. Cela entraîne une diminution de l'apport en oxygène, qui lèse peu à peu certains nerfs (neuropathie), entraînant une perte de sensibilité nerveuse. Le rétrécissement peut également atteindre des vaisseaux sanguins de petits calibres (des artérioles) qui sont répartis entre le genou et les orteils ; ici, la diminution d’oxygénation empêche la cicatrisation.

Ne ressentant plus la douleur, le patient ne voit pas et ne s’inquiète pas des différentes lésions qui peuvent apparaître à la surface de ses membres. La cicatrisation ne s'effectuant pas, l'infection progresse, de plus en plus rapidement. Il peut alors débuter une gangrène. Et si rien n'est fait à temps pour rétablir la circulation des zones asphyxiées, l'amputation sera inévitable.

Sur son site, la Fédération française des diabétiques (FFD) indique que "l'origine d'une plaie infectée ou d'une gangrène, il y a le plus souvent : une petite blessure qui aurait pu être évitée et provoquée par une chaussure (ampoule due au frottement d’une chaussure neuve), un ongle mal taillé ou un durillon ou 'le mal perforant plantaire', véritable complication spécifique de la neuropathie".

Près de 70% des amputations seraient réalisées chez des patients de plus de 65 ans.

Comment prévenir une amputation ?

Voici quelques règles de prévention à connaître :

  • hygiène des pieds, des orteils et des ongles ;
  • contrôle et surveillance visuels réguliers (par vous-même, un proche ou un spécialiste) de l'état de vos pieds ;
  • soins et traitement adaptés à la moindre blessure ou anomalie ; 
  • en cas de pied infecté, il faut équilibrer le diabète, arrêter de fumer (car le tabac a des effets sur la circulation sanguine), éviter les facteurs de risque ;
  • certaines techniques et ustensiles d'hygiène ou de confort (comme les bouillottes, certains coupe-ongles) sont à proscrire car peu compatibles avec des pieds fragiles.

Toutes ces techniques vous apporteront du confort et éviteront des complications graves. Bien choisir ses chaussures est également fondamental.