Un traitement innovant pour certains cancers du sein très agressifs, mais non remboursé

Une immunothérapie combinée à une chimiothérapie pourrait se révéler efficace dans la prise en charge des cancers du sein triple négatif. Mais ce traitement n’est pas validé par les autorités sanitaires à ce jour.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

"Ça a très très bien marché puisque deux mois plus tard, j'étais en rémission quasi complète (…) et depuis  ça dure." Ce cri d’espoir, c’est celui d’Isabelle. Pendant un an, elle s’est battue contre un cancer du sein triple négatif. Une maladie très agressive pour laquelle le pronostic de survie est de seulement 15 mois.

Chimiothérapie, double opération, radiothérapie, une multitude de traitements ont été mis en place mais c’est finalement un traitement novateur combinant immunothérapie et chimiothérapie qui s'est révélé miraculeux pour Isabelle. 

Une collecte de 100 000 euros

Mais pour en bénéficier, Isabelle a dû récolter des fonds, près de 100 000 euros car à ce jour ce traitement est uniquement accessible dans le cadre d’essais cliniques. En mars dernier, la Haute Autorité de Santé s’est d’ailleurs prononcée contre son remboursement.

L’autorité sanitaire se justifie en affirmant que "l’ajout de l’immunothérapie n’a pas permis d’améliorer le pronostic de ces patientes" mais seulement "de décaler de quelques semaines la progression de la maladie pour que in fine le pronostic, malheureusement extrêmement sombre, soit maintenu." 

Peu d'offres de traitement

Pour certains oncologues, comme le Professeur Mahasti Saghatchian cette décision n’est pas compréhensible. "Aujourd’hui dans ce cancer, on n’a pas grand chose à proposer, je trouve que c’est difficile d’accepter qu’on ait un traitement disponible ailleurs et qu’on ne puisse pas l’offrir à nos patientes" déplore-t-elle. 

Pour permettre à terme son remboursement par la sécurité sociale, certaines équipes cherchent à optimiser l’utilisation de ce traitement, comme à l’Institut Curie à Paris. De bons résultats sont observés chez "une toute petite fraction de patientes" explique le Docteur Delphine Loirat. Mais il est nécessaire d’expliquer aux patientes que "ce n’est pas une thérapie miraculeuse" et que l’on "ne guérit pas avec dans tous les cas."