Cancer du sein : priorité au dépistage organisé !

La Haute Autorité de Santé (HAS) souhaite que le dépistage organisé devienne "la modalité unique" de dépistage du cancer du sein pour les femmes de 50 à 74 ans, sans recommander cependant le déremboursement des mammographies réalisées dans le cadre du dépistage individuel.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Stéphanie Barré, chef de projet évaluation économique et santé publique à la HAS
Stéphanie Barré, chef de projet évaluation économique et santé publique à la HAS

- Entretien avec Stéphanie Barré, chef de projet évaluation économique et santé publique à la Haute Autorité de Santé (HAS), invitée dans le Magazine de la santé du 6 février 2012 -

 

La HAS "plaide pour que le dépistage organisé devienne progressivement la modalité unique de dépistage du cancer du sein pour les femmes de 50 à 74 ans", selon ses dernières recommandations rendues publiques, vendredi 3 février 2012.

"En l'état actuel des choses, la HAS ne recommande pas le déremboursement des mammographies réalisées dans le cadre du dépistage individuel afin d'éviter une démobilisation des femmes", indique-t-elle dans un communiqué.

Depuis 2004, la France a mis en place un programme national de dépistage, dit "organisé", du cancer du sein pour les femmes entre 50 et 74 ans, sans symptômes apparents ni antécédent de cancer du sein. Elles sont invitées, tous les deux ans, à se rendre chez un radiologue agréé pour une mammographie (lue par deux radiologues différents) prise en charge à 100 % par l'Assurance-maladie.

Coexiste avec ce programme national, une pratique de dépistage dit "individuel", lorsque les femmes réalisent une mammographie de dépistage sur prescription d'un médecin, le plus souvent un gynécologue.

La moitié seulement des 4,3 millions de femmes concernées chaque année se fait dépister grâce au dépistage organisé (DO) et environ 10 % dans le cadre du dépistage individuel (DI).

Pour améliorer la participation au DO, la HAS recommande "d'associer étroitement" les médecins généralistes et gynécologues. En pratique, les médecins prescriraient directement et systématiquement, pour les femmes entre 50 et 74 ans, des mammographies de DO plutôt que des mammographies de dépistage individuel. Elle recommande également la "transmission systématique" des résultats de la mammographie de DO au médecin traitant et au gynécologue.

La HAS souhaite par ailleurs que l'échographie réalisée dans certains cas comme examen complémentaire à la mammographie soit prise en charge à 100 % dans le cadre du DO, ce qui n'est pas le cas actuellement.

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