Cancer du sein : continuer à se faire dépister, malgré le covid

La campagne de lutte contre le cancer du sein Octobre rose se tient cette année dans un contexte de crise sanitaire. Et l'épidémie de covid a déjà un impact sur les cancers du sein en termes de retard au dépistage et de surmortalité attendue.

Laurène Levy
Rédigé le , mis à jour le
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Jacek Chabraszewski

Pour la 27e année, le mois d’octobre se colore en rose pour lutter contre le cancer du sein. Mais cette édition est particulière : la crise sanitaire du coronavirus a déjà des conséquences sur la prise en charge de ce cancer.

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Deux fois moins de mammographies

Premier volet impacté par le covid : le dépistage. Selon Sandrine Planchon, responsable de l'association Ruban Rose organisatrice d’Octobre rose, interrogée sur France Inter ce 1er octobre, "les chiffres de mammographies auraient dû être en Île-de-France à 45.000 mais nous ne sommes qu’à 23.000", soit moitié moins qu'attendu.

Une surmortalité de 1 à 5% sur 10 ans

Problème, tout retard de diagnostic, même de quelques mois, a des conséquences en termes de prise en charge du cancer et de survie. "Les premières projections mathématiques dont on dispose indiquent que l’augmentation de la mortalité par cancer du sein se situera entre 1 et 5% dans les 10 ans qui viennent" nous explique Nancy Abou-Zeid, directrice scientifique de la fondation ARC pour la recherche contre le cancer.

Examen clinique et dépistage organisé

Quel comportement adopter alors ? "A partir de 25 ans, il faut réaliser tous les ans un examen clinique chez son médecin généraliste ou son gynécologue" rappelle Nancy Abou-Zeid. Puis, à partir de 50 ans, participer au dépistage national organisé gratuit pour toutes les femmes et qui comprend la réalisation d'une mammographie tous les deux ans.

L’objectif aujourd’hui est de rattraper le retard pris pendant le confinement et ne pas en créer de nouveau. Car plus un cancer est dépisté tôt, meilleures sont les chances de survie.

Ainsi, pour le cancer du sein, "les chances de survie à cinq ans sont de 90% quand le cancer est dépisté à un stade précoce" rappelle Nancy Abou-Zeid. Un chiffre qui tombe à 30% lorsque le cancer est dépisté à un stade métastatique.

12.000 décès par an du cancer du sein

"Même si le covid est là, le cancer n’a pas disparu pour autant" martèle la directrice scientifique. Chaque année en France, 12.000 femmes décèdent du cancer du sein malgré le dépistage et 60.000 nouveaux cancers du sein sont diagnostiqués.

Aujourd’hui, avec le respect des gestes barrières et l’organisation des hôpitaux mise en place pour minimiser les risques de propagation du coronavirus, il ne faut pas hésiter à se faire dépister ni à poursuivre ses traitements. Car "la peur du covid ne doit pas être plus forte que celle du cancer" conclut Nancy Abou-Zeid.