Polémique autour d'une candidate aux Miss qui a posé sein nu contre le cancer

Anaëlle Guimbi, candidate au concours de Miss Guadeloupe 2020, a été écartée de la compétition pour avoir posé sein nu contre le cancer du sein. Le caractère jugé "dénudé" des photos l’a emporté sur la valeur de la cause.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Polémique autour d'une candidate aux Miss qui a posé sein nu contre le cancer
Crédits Photo : Capture Ecran Instagram Anaëlle Guimbi @anaelleguimbi_off

L’engagement contre le cancer du sein et l’accès au concours Miss France sont-ils incompatibles ? La candidate à Miss Guadeloupe Anaëlle Guimbi, 20 ans, a été éliminée du concours pour avoir posé sein nu pour une campagne organisée contre le cancer du sein.

Elle révèle l’affaire sur Instagram le 21 août 2020, en publiant les photos en question qui exposent un sein nu décoré avec une technique de body painting, recouvert de maquillage et de bijoux. Ces photos "s'avèrent contraires aux valeurs de Miss France. Les règles sont ce qu'elles sont, je m'incline, mais je continuerai toujours à défendre les valeurs qui me sont chères comme ce combat contre le cancer du sein", précise-t-elle sous la publication.

 

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Une réglementation appliquée "à la lettre"

En effet, comme l’a précisé Sandra Bisson, présidente du comité Miss Guadeloupe, sur la radio Guadeloupe la 1ere, il s’agit d'"une question de règlementation" appliquée "à la lettre".

La présidente de la société Miss France, Sylvie Tellier, a ensuite confirmé à l'AFP : "Le comité Miss Guadeloupe a reçu une dénonciation concernant les photos de cette jeune femme. Et même s'il est évident que ces photos n'ont rien d'obscène ou d'érotique, nous avons appliqué le règlement (qui impose aux jeunes femmes de n'avoir jamais posé dénudées, ndlr) pour éviter toute procédure à l'encontre de l'association de Guadeloupe." Elle a également reconnu : "la cause est belle" mais que la société Miss France "ne peut pas faire d’exception".

"Injuste et honteux"

Une décision qui a rapidement tourné à la polémique sur les réseaux sociaux. Françoise Laborde, ex-membre du CSA et du Haut conseil à l'égalité femmes-homme, a par exemple jugé sur Twitter "injuste et honteux" de punir Anaëlle Guimbi.

Alexandra Rosenfeld, ex-Miss France, a elle aussi réagi sur Instagram : "On est en 2020, ce genre d’engagement devrait être salué plutôt que puni".

Devant l’ampleur de la polémique, Sylvie Tellier s’est à nouveau justifié le 26 août dans les colonnes du Parisien : "Quel serait l’intérêt pour l’organisation Miss France d’exclure une jeune fille qui s’engage dans la lutte contre le cancer du sein ?".

"Le sein ne doit pas toujours être sexualisé"

L’association Projet Amazones qui avait piloté la campagne contre le cancer en question, s'est dite, dans une lettre ouverte, "déçue et surprise" de cette éviction, rappelant que ces photos "n’ont rien d’obscène ou de tendancieux".

"Le sein ne doit pas toujours être sexualisé" insiste auprès du Parisien Alexandra Harnais, fondatrice du réseau Projet Amazones. "C’est très important pour faire passer notre message que des jeunes femmes d’une vingtaine d’années s’engagent pour notre cause et communiquent sur les réseaux sociaux" poursuit-elle encore.

Un avis partagé par la Ligue contre le Cancer, qui nous confie : "Comme nous avons pu l’exprimer sur Twitter, nous saluons la mise à profit de la notoriété de personnalités comme Anaëlle Guimbi pour la lutte contre le cancer du sein et nous la soutenons dans sa démarche pour sensibiliser à cette maladie et à son dépistage."

L’association Projet Amazones demandait enfin la réhabilitation d’Anaëlle Guimbi mais les élections ont finalement eu lieu sans elle le 21 août au soir. Elle représentera en revanche l’organisation Projet Amazones lors de la campagne Octobre rose, le mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein.