La vasectomie : une contraception qui peine à séduire les Français

L’influenceur Nota Bene fait le buzz en évoquant sa vasectomie dans une vidéo Youtube. On vous en dit plus sur cette forme de contraception définitive encore marginale en France.

Alicia Mihami
Rédigé le , mis à jour le
Roumanie : un bistouri électrique a gravement brûlé une patiente au bloc opératoire.
Roumanie : un bistouri électrique a gravement brûlé une patiente au bloc opératoire.

Moqué par certains, félicité par d'autres, le Youtubeur Nota Bene a attiré l'attention cette semaine en publiant une vidéo dans laquelle il se confie sur sa vasectomie, technique de stérilisation peu répandue et encore taboue en France.

La contraception n’est pas qu’une affaire de femmes ! Mais en 2021, si on compte 11 moyens de contraception différents pour les femmes, il n'y en a que 5 pour les hommes, et seulement 3 sont couramment utilisés : le préservatif, le retrait, et la vasectomie.

Une opération pourtant simple

Moins de 1% des Français fait le choix de la vasectomie. Du côté de nos voisins européens : 8% des Belges, et même 21% des Britanniques ont recours à cette contraception.

Pourtant, cette technique de stérilisation est fiable, peu invasive, et sans effets secondaires. La vasectomie consiste à sectionner les canaux déférents, qui acheminent les spermatozoïdes des testicules jusqu’à l'urètre, le canal éjaculateur. C’est une opération chirurgicale simple et rapide (une quinzaine de minutes), réalisée le plus souvent en ambulatoire, sous anesthésie locale.

La convalescence dure de 5 à 7 jours, avec un taux de complications mineures extrêmement faible. La vasectomie n’empêche pas la production de spermatozoïdes, elle n’a donc pas de conséquences sur la vie sexuelle, l'érection, l'éjaculation et le désir sexuel.

La vasectomie boudée, stigmatisée

Avec un indice de Pearl pratique de 0,15, c'est le deuxième moyen de contraception le plus efficace, après les implants (0,05).

Mais les freins à cette méthode de stérilisation sont surtout culturels. Pour beaucoup d’hommes, la vasectomie peut être perçue comme une atteinte à leur virilité, parfois confondue avec la castration.

A l'inverse, parfois jugés trop jeunes, parfois mis en garde sur l’impossibilité de "refaire leur vie", les hommes qui veulent une vasectomie doivent argumenter pour y avoir recours. De la même manière que les femmes en âge de procréer peinent à obtenir une hystérectomie ou une ligature des trompes.

Un délai de réflexion

La loi de juillet 2001 qui encadre la vasectomie, impose un délai de réflexion de quatre mois. Elle stipule aussi que toute personne majeure ayant exprimé "une volonté libre, motivée, et délibérée en considération d’une information claire et complète sur ses conséquences" a droit à une vasectomie. 

Le chemin est encore long avant que la vasectomie, et les autres formes de stérilisation, deviennent une forme de contraception populaire. Mais les débats, de plus en plus fréquents sur la charge contraceptive, devraient peu à peu faire changer les mentalités.