Pourquoi vous partirez en vacances à Dunkerque en 2050 !

Aujourd'hui à Dunkerque quand il ne pleut pas, il fait froid... même en été ! Mais dans quelques années, il y fera aussi bon qu'à... La Rochelle ! 

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Le réchauffement climatique est en train de modifier la carte de l’Europe et, du coup, sa répartition démographique. Le climat change, les endroits où il fait bon vivre, aussi.

Imaginons que le réchauffement climatique est un mécanisme qui tire la France, chaque année un peu plus vers le bas, un peu plus vers le sud. Par 1°C supplémentaire, chaque ville, chaque village, se retrouve à une latitude de 100 à 200 km plus au sud.

Demain, en 2050, Bordeaux sera à Perpignan, Lille à Paris, Paris à Lyon, Lyon à Marseille, Marseille à Alger, Poitiers à Carcassonne et Dunkerque… à La Rochelle. Parce qu’il y fera doux, ce qui ne sera pas le cas des zones touristiques d’aujourd’hui qui, réserveront, demain, quelques inquiétudes sanitaires.

Les assureurs anticipent le réchauffement climatique

Ce sont des assureurs qui le disent, comme par exemple ceux du royaume de sa Très gracieuse majesté Élisabeth II. Or, les assureurs sont des gens qui ne plaisantent pas avec la santé des gens.
Dans un rapport publié il y a dix ans, et, qui n’a jamais été contredit depuis, ces messieurs estimaient que les personnes de l’âge de la souveraine et même de celui de son fils, donc, des personnes plutôt âgées, ne pourront plus passer leurs vacances là où elles les passent depuis les années 1850, la Côte d’Azur. Pourquoi ? A cause du changement climatique.

Les assureurs constatent en effet que le climat de la Méditerranée septentrionale (la nôtre), étant en train de devenir celui du Maghreb, la chaleur et l’humidité seront trop étouffantes pour la clientèle habituelle des agences de voyages britanniques, que ces assureurs justement… assurent.

La Côte d'Azur aussi chaude que le Maghreb

En effet, la Côte d’Azur c’est déjà presque la météo de la côte marocaine. Hivers doux, étés arides, intersaisons très turbulentes, de l’eau qui tombe quand on n’en a pas besoin, l’hiver, et qui se fait attendre quand tout le monde la veut, l’été. Avec tout cela, il y aura des étés caniculaires une fois sur deux à partir de 2050 selon les perspectives réjouissantes de Météo France.

Des nuits avec des températures trop élevées dans les appartements des derniers étages, dans lequels l'air ne circule pas, des corps qui ne peuvent pas évacuer la chaleur accumulée durant la journée... En août 2003, ces températures caniculaires avaient fait 15 000 morts dans nos grandes villes.

Des maladies liées au changement climatique

Là où l’air, est en plus réchauffé par la chaleur des moteurs de voitures et celle rayonnée par le macadam, ce sera intenable sur la Côte d’Azur ! On y étouffera, on y fera aussi, à les lire, des dermites, ces démangeaisons de la peau créées par une trop abondante sudation.

Les jambes se gonfleront également d’œdèmes, à cause de la vasodilatation rendue nécessaire pour évacuer le trop plein de chaleur. Par ailleurs, l’épuisement, la déshydratation, les crampes se feront sentir. Le risque d’hydrocution et le risque allergique amplifié par la précocité des agents allergènes végétaux alliée à la sensibilité plus forte du système pulmonaire seront également présents.

Se rapprocher des piscines, des mares et des lacs 

ll y aura également beaucoup de moustiques qui adorent le mélange chaleur + sécheresse + eau stagnante. Cela peut vouloir dire le Chikungunya à Saint-Tropez : "Aedes albopictus", le moustique qui transmet le virus, a déjà été identifié à Nice où il y devient propice.

Les assureurs britanniques suggèrent aux futurs retraités anglais de commencer à réfléchir à s’orienter vers le littoral atlantique ou de remonter la vallée du Rhône pour se diriger vers les montagnes en été et… la Côte d’Opale.

Un changement climatique pour un changement d'habitudes

On a encore le temps de s’adapter. Il s’agit pour les villes de permettre à l’air de circuler et aux calories de ne pas trop s’accumuler. Comme les vieilles villes provençales, grecques, maghrébines, qui supportent la chaleur depuis des siècles. Cela veut dire adieu le macadam, bonjour les revêtements réfléchissants.

Cela veut aussi dire plus d’arbres, d’ombre et de l’eau partout. Cela condamne aussi de fait la voiture thermique, dont 50% de l’énergie se transforme en chaleur.

Le changement climatique nous demande en fait de changer nos habitudes. La plage à 14h au mois d’août, le paddle sous 45°C, et même les horaires de travail intangibles, 9h-17h, ce n'est plus possible. Les Espagnols, eux, jusqu’à 16h, ils dorment et ils ont tout compris.

D’ailleurs, on peut se demander si la productivité au travail ne baissera pas en été là où il fera trop chaud. Suer ou travailler, au bout d’un moment, on ne pourra pas faire les deux.

Une remise en cause de notre modèle économique

Dans le sud, il faudra pratiquer la médecine tropicale. Quant aux pros du tourisme, pour s’adapter, ils nous proposent… de partir moins loin, moins souvent, plus longtemps. Ça nous ramènera à Dunkerque et d’autant plus vite qu'à Dunkerque, on peut y aller en train. Or, il n’est pas sûr que demain, dans trente ans, on puisse prendre l’avion comme on prend le bus, pour 30 euros. 

L’avion sera responsable en 2050 de 20% des émissions de gaz à effet de serre, si nos habitudes ne changent pas. Ça n’est plus possible, il y a beaucoup de discussions déjà en ce moment pour taxer le kérozène, qui ne l’est pas, et, pour interdire les trajets en avion de moins de deux heures.

C'est sûrement donc à Dunkerque qu’il fera bon vivre dans les années à venir, ne serait-ce que pour notre qualité de vie.