Maquillage et cosmétiques : les nouvelles tendances depuis la crise sanitaire

Confinement, télétravail, port du masque...le Covid a bouleversé les routines beauté. Les nouvelles habitudes des femmes ont des conséquences sur leur consommation en hygiène-­beauté. Parmi ces tendances le retour au naturel émerge. 

Lucile Degoud
Rédigé le

Avant la crise sanitaire, Véronique avait un maquillage sophistiqué, aujourd’hui elle est 100% naturelle. Elle a délaissé une trousse de maquillage bien fournie : fard à paupières, blush, fond de teint, rouge-à-lèvres, crayons, mascara... 

Depuis un an, elle ne se maquille plus du tout au quotidien."Je n'utilise plus du tout de rouge-à-lèvres, d’ailleurs ils vont bientôt être périmés. Je n’utilise plus de fond de teint ou très peu également depuis un an. Il y a plusieurs raisons : il y a moins de possibilités au niveau des sorties, et le fond de teint laisse des traces sur le masque. J’ai aussi pris goût au retour au naturel. Je pense que ce n'est pas déplaisant, ça permet à la peau d’être un peu plus saine et de respirer".

Les tendances post-confinement

Depuis un an, avec les confinements, le recours au télétravail, une vie sociale moins riche et évidemment le port du masque, il y a un retour au naturel chez les femmes.  

Les Françaises se maquillent beaucoup moins. Selon un sondage, 42% se maquillaient quotidiennement en 2017, elles ne sont plus que 21%. 

Gardez vos rouge-à-lèvres, ils seront bientôt vintage. 70% des Françaises ont arrêté de mettre du rouge-à-lèvres, et d’ailleurs les ventes s’effondrent.  

Qui dit retour au naturel dit aussi retour des poils. Selon un sondage, 1 Française sur 6 s’épile moins qu’avant le premier confinement.   

De bonnes habitudes pour la santé 

Avec le port du masque, arrêter de se maquiller est une bonne idée. Le Dr Marie Jourdan, dermatologue explique que "la peau est confinée sous le masque, il y a une accélération des processus de fabrication du sébum donc la peau va devenir plus grasse etc. Le masque lui-même va absorber le maquillage et va faire que même de bonne qualité, il peut devenir comédogène et participer à un bouillon de culture sous le masque.
On peut avoir non seulement des boutons et des petits problèmes de peau liés au frottement et à l’irritation du masque mais encore plus si ce masque se gorge de fond de teint ou de notre propre gras etc... C’est pour ça qu’on dit aux gens de changer régulièrement de masque, encore plus si on se maquille".  

Un terme a même été créé, mascné, la contraction de masque et acné pour parler des imperfections causées par le port du masque

Si vous vous maquillez et que vous portez le masque plusieurs heures, cela donne un masque rempli de fond de teint. Arrêter le maquillage est donc une bonne chose, mais les dermatologues conseillent de ne pas arrêter les soins de peau, notamment les soins hydratants.   

Pour de nombreuses femmes, ce retour au naturel passe aussi par une envie de prendre plus soin de soi et de sa peau avec des gommages, des masques etc... 

Les femmes délaissent leur soutien-gorge 

Depuis le premier confinement, de nombreuses femmes déconfinent leur poitrine. Elles sont devenues adeptes du "no bra", qui signifie en anglais pas de soutien-gorge. Une tendance particulièrement présente chez les jeunes femmes.  

Selon un sondage, 18% des moins de 25 ans ont mis au placard leur soutien-gorge après le premier confinement contre seulement 4% avant. 


Ne plus porter de soutien-gorge, dangereux ?

Le Dr Jean-Denis Rouillon a mené une étude sur le sujet. Il a mesuré, pendant 3 ans, les seins de 50 femmes qui ont arrêté de porter un soutien-gorge.

Ces femmes étaient : 

  • Sans surpoids.
  • Âgées de 18 à 35 ans.
  • Elles pratiquaient une activité physique. 

Le Dr Jean-Denis Rouillon, explique les résultats de cette étude : "Contrairement aux idées reçues, chez les 50 femmes, tout s’est bien passé, aucune n’a eu les seins qui sont descendus et en moyenne sur 3 ans les seins sont remontés de 7 mm, de la hauteur du mamelon par rapport à l’épaule. Le mamelon est comme un œil c’est très visuel, il avait tendance à regarder plus vers le haut. Sur 50 personnes et sur 3 ans, l’arrêt du soutien-gorge n’avait aucune nuisance".

Vous pouvez donc arrêter de porter un soutien-gorge sans avoir les seins qui tombent et en plus ils gagnent en fermeté, que demander de plus ! 

Que ce soit pour une question de confort, un désir de liberté, ou une façon de dire stop aux diktats et aux injonctions, cette crise sanitaire a donc permis à de nombreuses femmes de se découvrir ou de se redécouvrir au naturel.