Greffe de cuir chevelu réussie sur une femme scalpée

Une femme scalpée dans un accident de bateau a pu bénéficier d'une autogreffe de cuir chevelu. Une prouesse technique qui doit en partie son succès au bon réflexe de la victime.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Greffe de cuir chevelu réussie sur une femme scalpée

Une navigatrice de 63 ans qui avait été entièrement scalpée lors d'un accident a pu être réimplantée avec succès en urgence par des chirurgiens du CHU de Brest. Une opération rare saluée comme une prouesse technique. "La réimplantation d'un cuir chevelu scalpé est un acte chirurgical extrêmement complexe", selon le Pr Laurent Lantieri, chirurgien spécialiste des greffes. "En effet, ce type d'intervention nécessite de revasculariser de très petits vaisseaux, parfois inférieurs à un millimètre de diamètre. Une opération d'autant plus délicate que dans ce type d'accident, où la peau subit un mécanisme d'arrachement, les vaisseaux sont particulièrement altérés, nécessitant de multiples pontages", explique le chirurgien qui précise n'avoir lui-même rencontré que deux précédents dans sa carrière. 

Un réflexe salutaire

La difficulté de l'autogreffe du cuir chevelu tient également au fait que les victimes ne pensent pas à conserver le scalp arraché dans de la glace, afin que les médecins puissent espérer les réimplanter.

La navigatrice a pour sa part su faire preuve d'un sang-froid exemplaire et salutaire. Alors qu'elle intervenait sur une fuite du moteur le 27 mai 2014 dans le port de Concarneau (Finistère), Angeline Mocholi a eu les cheveux happés par l'hélice de son bateau. La victime qui avait rassemblé ses cheveux en chignon a été entièrement scalpée. Restée consciente, celle-ci a eu le bon réflexe de récupérer le  lambeau de cuir chevelu pourtant déchiré en deux morceaux, et de couvrir son crâne d'une serviette avant de téléphoner elle-même aux secours. Prise en charge trois heures après l'accident par l'équipe chirurgicale du professeur Weigho Hu de Brest, elle a pu être réimplanté à l'issu d'une intervention de plus de treize heures.

Un mois après l'intervention de microchirurgie, l'opération semble réussie et sans séquelle majeure. "Dans ce type d'opération, le risque n'est pas un rejet puisqu'il s'agit d'une autogreffe, mais la nécrose et la mort du scalp si la revascularisation échoue", précise le professeur Lantiéri. Le professeur Hu a quant à lui indiqué à l'AFP préparer une publication scientifique "afin que les collègues des autres pays puissent bénéficier de cette expérience exceptionnelle de réimplantation de scalp multifragmenté".