VIH : “Je vis avec le virus depuis 11 ans”

Chaque année, le 1er décembre marque la Journée mondiale de lutte contre le sida. Pour Nicolas, 32 ans, cette lutte prend tout son sens. Atteint du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) depuis 11 ans, il mène, à travers son association, un combat contre la sérophobie. Il nous raconte son histoire.

Habib Hadjazi
Rédigé le , mis à jour le
Témoignage de Nicolas Aragona pour "Raconte"  —  Habib Hadjazi

“J’ai eu la chance d'avoir une médecin qui a pu avoir les bons mots”. Nicolas avait 21 ans lorsqu’il a été infecté par le VIH. Les symptômes sont apparus alors qu’il était étudiant à Montréal et a été rapatrié en urgence en France où le diagnostic a été posé. “J’ai compris que j’allais avoir une espérance de vie qui est normale et que les traitements marchaient bien” se souvient-il.  

Le VIH c'est le virus de l'immunodéficience humaine, c'est le virus qui s'attaque au système immunitaire. SIDA, c'est le syndrome de l'immunodéficience acquis, c'est le stade terminal du VIH où le virus a tellement attaqué le système immunitaire qu’on ne peut plus se protéger contre les infections environnantes.


Le plus dur pour lui n’a pas été de l’assumer. Quelque temps après son retour en France, il décide de le dire publiquement sur les réseaux sociaux. “Je refusais d'avoir honte et je refusais de rester dans le silence”, précise-t-il. Après cette annonce, Nicolas ne se doutait pas des répercussions négatives que cela allait engendrer.  

"J'ai des gens qui ont disparu, il y a des gens qui m'ont insulté, j'ai eu des menaces de mort, on me traitait de sale sidaïque et à l'époque, moi, j'avais 21 ans".

Le combat d’une vie

Cette année, Nicolas a lancé son association “Supersero” dont l’objectif est de lutter contre la sérophobie en passant par une déstigmatisation de la séropositivité et une lutte contre toutes formes de discriminations auxquelles sont confrontées les personnes séropositives. “J'ai l'impression que ça n'existait pas. C’est-à-dire qu'il n’y avait aucun lieu où les personnes séropositives ou les personnes qui se sentaient touchées par la cause pouvaient se retrouver pour lutter contre la sérophobie.” 

"Ça fait 30 ans qu'on lutte contre le VIH, soi-disant, mais on exclut les personnes séropositives. On dit aux gens de ne surtout pas attraper le VIH, mais dès que quelqu'un l'a, on le met de côté et on discrimine. Ça n'a pas de sens".