Un lieu d'accueil et de soins pour les femmes précaires

A Lille, les associations "Abej" et "Agir pour la santé des femmes" ouvrent chaque mois un lieu d’accueil pour prendre soin des femmes en situation de précarité. Reportage.

Géraldine Zamansky
Rédigé le , mis à jour le
Un lieu d'accueil pour les femmes précaires
Magazine de la Santé

Après deux ans d’interruption à cause du Covid, l'accueil mensuel de femmes en grandes difficultés reprend enfin. Autour d’un café, d’un jus de fruit, elles peuvent être écoutées par les membres de l’association, c'est le cas de Karima. "J’ai un problème de santé, la dépression. Ce qui m’aide dans dans cette association, c’est que je peux m’exprimer, je peux parler parce qu’il y a des gens qui nous écoutent".  

Un lieu d'écoute et de soins

Julie Cyl est interne en médecine générale. Elle est bénévole pour Agir pour la Santé des Femmes. "L’objectif est d’aller vers les femmes qui sont en situation de précarité, qui sont vulnérables et de leur offrir un espace pour améliorer l’état de leur santé. C’est vrai que prendre ce temps là, aller discuter avec elles, faire connaissance, c’est hyper précieux après pour créer une sorte de lien de confiance et les amener vers le système de santé".

Ces femmes précaires retardent souvent dangereusement le recours aux soins. Après des années de vie dans la rue, Florence passe actuellement ses nuits à l’abri. Dans la journée, il reste difficile de préserver le pansement de sa main blessée. Elle a demandé à Aurore, bénévole, de le changer.  

Renouer avec le système de santé

"Il y a parfois des difficultés à aller dans certains endroits comme les urgences. Typiquement l’accueil des femmes en grande précarité est parfois difficile parce qu’elles n’ont pas forcément d’ouverture de droits, pas de carte vitale... On peut donc les accompagner à des rendez-vous médicaux et dire à l’accueil, qu'elles n’ont pas de droits ou qu'elles ont perdu leur carte vitale et que c'est important qu’elles viennent à ces rendez-vous. Parfois il faut juste faire le lien entre un besoin d’un côté et le système de soin qui va être un peu rigide de l'autre. Nous sommes le maillon entre les deux pour que tout le monde ait accès aux soins", explique Aurore Camier, sage-femme coordinatrice pour l'association Agir pour la Santé des Femmes.  

Dans les premiers soins, il y a l’hygiène. L’association offre des kits complets et des vêtements.