Uber Eats, Deliveroo... Les livreurs sont-ils assez protégés en cas d'accident ?

Chaque année, plusieurs livreurs de plateformes comme Uber Eats ou Deliveroo, sont victimes d'accidents de la route parfois mortels. Les assurances proposées par ces entreprises de livraison de repas à domicile ont des garanties insuffisantes qui ne couvrent pas assez leurs livreurs. Reportage

Safar Baroud
Rédigé le
Santé : quelle protection pour les livreurs ?
Santé : quelle protection pour les livreurs ?  —  Le Magazine de la Santé - France 5

Marcher à l’aide de béquilles est désormais le quotidien de Amine Eddouk. Il y a un an, le jeune livreur est en pleine course lorsqu’une voiture le percute. À la suite de l’accident, Amine reste alité 3 mois et subit près de 10 opérations. L’accident s’étant produit en pleine livraison, il est censé être couvert par les assurances des plateformes pour lesquelles il travaille. 

Malgré ses 10 000 commandes au compteur, Deliveroo octroie seulement un mois d’indemnités à Amine. Quant à UberEats, l'entreprise considère que l'accident d'Amine a été déclaré trop tardivement : il n'est donc pas pris en charge. "Si j'avais eu un CDI ou un contrat d'intérim dans une entreprise classique, j'aurais été indemnisé jusqu'à ce que je sois soigné", regrette le jeune homme.

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Des accidents non déclarés et mal indemnisés

Depuis 2017, la plateforme Deliveroo propose pourtant une assurance à ses livreurs. "Si le livreur est arrêté plus d’un mois, il sera couvert", promet Damien Steffan, porte-parole de Deliveroo France. "Ses frais médicaux seront pris en charge et il aura un revenu de remplacement."

Comme Amine, de nombreux livreurs sont régulièrement impliqués dans des accidents de la route. Il est difficile de les quantifier, car la plupart d’entre eux ne sont jamais déclarés. "Les livreurs n'ont pas toujours l’idée d'aller voir un médecin, de faire constater les blessures au sein d'un hôpital, d'avoir des attestations d'accident", constate Fabian Tosolini, chargé de mission pour le syndicat Union. "Si c'est pour monter des dossiers et récupérer des clopinettes, ils ne le feront pas."

Travailleurs précaires, payés à la course, ils sont actuellement 85 000 livreurs à rouler pour ces plateformes de livraison.