Stop aux violences gynécologiques !

Pour lutter contre ces violences, le Collège national des gynécologues obstétriciens de France a établi une charte des bonnes pratiques gynécologiques.

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Benjamine n’a que 14 ans lorsqu'elle subit une violence gynécologique. 28 ans après, elle se souvient parfaitement de cette première consultation qui l’a profondément marquée. 

"Ce monsieur va m'ausculter vaginalement et analement sans me demander mon avis, sans entendre quand je lui dis que ça me fait mal d’un côté ou de l’autre, et puis en insistant un petit peu des deux côtés. Sans mon consentement, il y a eu introduction, à deux reprises, malgré ma signification en plus de faire en sorte que ça s’arrête", explique Benjamine Weill, 42 ans.

Des témoignages glaçants

C'est une expérience traumatisante pour Benjamine, qui va connaître d’autres mauvaises expériences par la suite. Comme ce jour où elle se rend à l’hôpital pour une suspicion de grossesse extra-utérine. Le médecin doit alors lui faire une échographie endovaginale, à l’aide d’une sonde.

"Il demande à ses internes de rentrer sans me demander mon avis, il y a au moins une dizaine d’internes. Avec la sonde, il me fait extrêmement mal, je hurle et il se tourne vers les internes en disant "encore une hystérique qui simule". Il sort de la salle sans un mot pour moi. On est dans de la violence gynéco pure et dure", confie Benjamine.

Sonia Bisch est fondatrice du collectif "Stop aux violences obstétricales et gynécologiques". Elle reçoit 300 témoignages par mois. Ce sont des récits glaçants, qui laissent des traces chez les victimes.  

"Ce sont des violences qui conduisent à ça, à des patientes qui sortent avec un traumatisme de viol, c’est extrêmement grave", confie Sonia Bisch.

Une charte pour des bonnes pratiques gynécologiques

Absence de consentement, manque de considération de la douleur, ou encore paroles et gestes déplacés... Ce sont des témoignages que le collectif recense pour que le tabou des violences gynécologiques soit enfin levé, mais aussi pour que les patientes, et les praticiens connaissent les bonnes pratiques. 

"Par exemple, il n’y a pas de frottis systématique avant 25 ans, pas de palpation mammaire, pas d’expression abdominale lors de l’accouchement, le fait d’appuyer sur le ventre à la naissance du bébé, n’est bon ni pour la mère ni pour le bébé. Il y a de mauvaises pratiques médicales, ce qui entraîne des traumatismes très graves, autant physiques que psychiques. C'est important qu’il y ait un contrôle des pratiques", renchérit Sonia Bisch.

Fin octobre, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français a publié une charte des bonnes pratiques. Le collectif salue l'initiative, mais craint qu’elle ne soit pas suffisamment appliquée, faute de contrôle.