Ménopause : faut-il prendre un traitement hormonal ?
Depuis une vingtaine d'années, le traitement hormonal de la ménopause a fait l'objet de nombreuses polémiques. La Dre Odile Bagot vous aide à y voir plus clair.

La ménopause correspond au moment où le corps féminin arrête de produire deux types d'hormones : les œstrogènes et la progestérone. Et cela à divers conséquences : bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles urinaires, problèmes de sommeil, troubles de l’humeur, douleurs articulaires… sans oublier des conséquences néfastes sur les os, sur les vaisseaux sanguins et même sur le cerveau. La faute à un manque d'œstrogènes : c'est là qu'entre en scène le Traitement Hormonal de la Ménopause (THM). Depuis, il a fait l'objet de certaines polémiques.
Le THM est-il dangereux pour la santé des femmes ?
En 2002, une étude américaine affirme que le THM augmente les risques cardiovasculaires (infarctus, AVC). L’année d’après, une étude britannique estime que ce traitement augmente le risque de cancer du sein. Ces études ont très vite été discréditées, à la fois pour des biais méthodologiques, et parce que les anglo-saxons n’utilisent pas les mêmes molécules qu'en France. Aujourd’hui, le THM français est réhabilité grâce aux gynécologues français qui n'ont cessé de le défendre.
Dans le THM "à la française", il y a toujours un apport en œstrogènes pour traiter les symptômes, et en progestérone pour protéger l’utérus, mais ces hormones sont bio-identiques. Autrement dit, ce sont chimiquement les mêmes molécules que celles que fabriquaient les ovaires avant la ménopause. Ce traitement hormonal se divise en deux médicaments. Le premier est administré par voie transcutanée, c'est-à-dire par un gel qui apporte les œstrogènes. Le second, sous forme de pilule, donne l'apport nécessaire en progestérones. Il est pris au coucher car il peut donner des vertiges.
Ces médicaments n’augmentent pas le risque vasculaire, voire le diminuent, et il est démontré qu'ils n’augmentent pas non plus le risque de cancer du sein les cinq premières années du traitement. Au delà de cinq ans, l’augmentation du risque est faible. La poursuite du traitement se discute au cas par cas avec son gynécologue.
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Toutes les femmes peuvent-elles prendre ce traitement ?
Ce traitement hormonal diminue le risque de la plupart des cancers digestifs, notamment du côlon, le deuxième plus fréquent chez la femme, mais aussi de l'estomac, du pancréas et du foie. En revanche, il augmente un peu le risque de cancer de l’ovaire. Toute femme peut le prendre, à condition d’être en ménopause confirmée, c'est-à-dire une année entière sans règles. La seule contre-indication concerne les femmes qui ont un cancer du sein, pour qui il est déconseillé de prendre ce traitement.
Même s’il est aujourd’hui très clair que le THM est un plus pour la qualité de vie et la santé des femmes ménopausées, il existe aussi d'autres propositions, en particulier dans les compléments alimentaires pour traiter différents syndromes de la ménopause. Certaines femmes vivent bien leur ménopause et vieillissent en bonne santé sans THM. Il ne faut pas oublier que le mode de vie est la clé d’un vieillissement en bonne santé, l’activité physique et l’alimentation sont des vecteurs clés !