Quelles solutions naturelles existent pour soulager l'endométriose ?

Ces dernières années, des alternatives non médicamenteuses se sont développées pour soulager les douleurs causées par l'endométriose. Mais sont-elles vraiment efficaces ?

Julie Zulian
Rédigé le
L'endométriose concerne une personne menstruée sur 10 en France
L'endométriose concerne une personne menstruée sur 10 en France  —  Allodocteurs.fr - Studio TF1

En France, une personne menstruée sur 10 est atteinte d'endométriose. Une maladie gynécologique associée aux règles, qui peut provoquer de fortes douleurs. Au moment des règles, une muqueuse se forme sur les parois de l'utérus, aussi appelé endomètre. Son rôle principal est de préparer l'utérus à une éventuelle grossesse. Si ce n'est pas le cas, elle se détache des parois et est évacuée par les règles.

Une pathologie hormonale

On parle d'endométriose pour évoquer un dysfonctionnement de l'endomètre dans le corps. Au lieu de sortir par le vagin, une partie des cellules de l'endomètre remonte par les trompes et se dépose dans certains organes voisins comme les ovaires, la vessie ou l'intestin voire parfois dans l'épaisseur des muscles. "C'est là que ça devient endométriose, explique la professeure Céline Chauleur, cheffe du service de chirurgie-gynécologique du CHU de Saint-Etienne. "Les règles vont se déclencher partout où des fragments d'endomètre se sont déposés dans le corps et saigner lors des règles", poursuit-elle.

Soumis aux changements de cycles, ces dépôts d'endomètres se gorgent de sang avant de s'autodétruire, pouvant créer des lésions sur les organes concernés. Le cycle se répète chaque mois, et peut être source de grandes souffrances. Le premier traitement proposé par les gynécologues est hormonal. "Les fragments d'endomètres incrustés dans les tissus sont stimulés pendant les règles, ce qui génère de la douleur, expose Céline Chauleur, c'est une pathologie hormonale donc la première chose qu'on va faire, c'est stopper les règles pour soulager la patiente". 

Des alternatives non médicamenteuses

Mais les traitements hormonaux ne sont pas toujours bien supportés. Dans ce cas, quelles alternatives non médicamenteuses existent pour soulager les femmes atteintes d'endométriose ? Pour la professeure Céline Chauleur, "l'électrostimulation offre une bonne alternative". Les appareils TENS (Neurostimulation Electrique Transcutanée) envoient de légères impulsions électriques à travers le corps afin de diminuer les sensations de douleur à certains endroits du corps. Ce dispositif médical est choisi en consultation avec son médecin.

D'autres soins de supports permettent de soulager les souffrances dues à la maladie. La professeure Chauleur recommande notamment le sport. "Le choix va dépendre de ce que la personne est capable de faire avec sa maladie mais toute activité sportive fait toujours du bien", affirme-t-elle. Certaines patientes se tournent parfois vers des médecines plus douces, comme l'acupuncture ou l'ostéopathie, ou d'autres activités de relaxation mais leur efficacité n'est pas prouvée par la science et ne constituent pas un traitement en soi.

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La phytothérapie n'est pas un traitement

Quelle place pour la phytothérapie ? En tisane ou en compléments alimentaires, les vertus de certaines plantes sont citées à plusieurs reprises pour soulager les personnes concernées par l'endométriose. Dans tous les cas, un avis médical en amont est privilégié.

Pour l'heure, aucune de ses vertus n'a été prouvée scientifiquement. Mais la professeure Céline Chauleur reconnaît que le recours aux plantes peut permettre à certaines patientes de se relaxer : "Ces femmes sont confrontées à de grandes douleurs, donc elles sont sujettes au stress, et les plantes peuvent avoir un effet apaisant". Pourtant, elle ne conseille ces produits. "Ça ne marche pas avec tout le monde, il n'y aura pas d'effet négatif donc si ça fait du bien, tant mieux, mais ce n'est pas toujours le cas, et il ne faut pas oublier que ce n'est pas un traitement de l'endométriose".