Quand les fesses attisent le désir !

"Et mes fesses, tu les aimes mes fesses…?" demandait sensuellement Brigitte Bardot en 1963 dans "Le Mépris", un film de Jean-Luc Godard. Adorées ou détestées, exposées ou cachées, les fesses ne laissent pas indifférentes. On les désire musclées et sensuelles, et leurs courbes arrondies incitent aux caresses, parfois très intimes, ainsi qu'à des désirs souvent inavoués. 

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
Rédigé le , mis à jour le
Les fesses, objets de désir (DR)
Les fesses, objets de désir (DR)  —  Crédit image : Sergey - Fotolia.com

De quoi sont composées les fesses ?

C'est une particularité de l'homme, issue du passage à la station debout[1]. Lorsque les ancêtres des hommes étaient encore à quatre pattes, la croupe féminine aux odeurs excitantes s'offrait aux ardeurs masculines ; la pénétration vaginale se faisait alors par derrière, en levrette. Le passage à la station debout fait bouger les choses : les seins, plus visibles, remportent alors la palme des zones érogènes…  et les rapports sexuels deviennent possibles en face à face (la levrette reste une position très excitante du fait de son côté animal, ce que certaines femmes détestent). Quant aux fesses, elles se développent et deviennent plus arrondies parce que les muscles[2] travaillent davantage en posture debout.

Le grand fessier[3] donne son aspect bombé à la fesse, ce muscle volumineux et puissant est le plus superficiel des trois. Il permet, entre autres fonctions, la rotation de la cuisse vers l'extérieur et l'abduction (le fait d'écarter la cuisse vers l'extérieur) ; il stabilise aussi le corps en station debout. Le moyen fessier favorise l'équilibre lors de la marche. Il participe à l'abduction et à la rotation de la hanche. Dernier membre du trio, le petit fessier est le plus profond : il permet l'abduction et la rotation de la cuisse vers l'intérieur. Les fesses comportent également du tissu graisseux.

La mode des fesses rebondies 

A l'heure actuelle, les fesses plates n'ont pas la cote… Notre époque les préfère plus voluptueuses, à l'instar de la croupe sensuelle de Beyoncé ou de celle aux proportions surprenantes de Kim Kardashian. La chirurgie esthétique s'est donc emparée de nos popotins et promet un volume aguicheur grâce aux injections de graisse, prélevée auparavant sur le ventre, ou à la pose d'implants fessiers.

Cette tendance très appréciée des "bombas" brésiliennes se développe en France et elle consiste à poser une prothèse dans chaque fesse. Le sport reste malgré tout le moyen le plus sain de muscler ses fesses naturellement !

Pourquoi sont-elles plus développées chez les femmes ?

La nature est bien faite et le corps des femmes est adapté à la maternité. A l'adolescence, sous l'effet des oestrogènes (les hormones sexuelles féminines), les cellules graisseuses, nommées adipocytes, prennent du volume et stockent la graisse. Le bassin s'élargit et les fesses se développent davantage. Les femmes sont en effet "programmées" pour avoir des réserves de graisses en vue d'une grossesse, la proportion de masse graisseuse est supérieure à celle des hommes.

D'ailleurs, c'est à cause des oestrogènes que les femmes souffrent nettement plus de cellulite au niveau des fesses et des cuisses que les hommes ! Sa prise en charge s'adapte au type de cellulite (graisseuse, aqueuse ou fibreuse). Une bonne hygiène de vie et une activité physique régulière sont indispensables pour l'atténuer. 

Une hypertrophie des fesses est caractéristique de certaines populations africaines et elle porte le nom de stéatopygie. 

Les fesses sont-elles une zone érogène ?

Souvenez-vous des Vénus callipyges de la Préhistoire, qui fascinaient déjà les hommes. Ils rendaient hommage à leur beauté sensuelle en les dessinant sur les parois des grottes, ou en les sculptant. Les fesses ont toujours été le symbole de la fertilité et de la sensualité.

Elles sont considérées comme des zones érogènes, mais elles ne font pas partie des zones érogènes primaires (autrement dit les organes génitaux, "réactifs" chez tous). Si certain(e)s adorent les caresses fessières, d'autres sont gêné(e)s ou ne les apprécient pas. Tout est question de goût et d'habitude…

La majorité des hommes sont excités à la vue de fesses voluptueuses : dans l'inconscient masculin, elles témoigneraient de la capacité de leur propriétaire à porter et accoucher d'un enfant sans encombres. Les femmes quant à elles, craquent volontiers sur un "postérieur" bien musclé. La musculature évoque une puissance et une force, recherchées de la gent féminine. Sur un plan beaucoup plus inconscient, quand elle se situe au niveau des fesses, elle assure de judicieux mouvements lors du coït. Eh oui, c'est grâce aux fesses que le va-et-vient du pénis est rythmé et profond ! Un amant aux fesses musclées est supposé prometteur…

L'anus est-il une voie d'accès au plaisir ?

La raie des fesses abrite l'anus, timidement caché et parfois jouissif. Très innervé et vascularisé, il offre de grands plaisirs si tant est que l'on accepte sa stimulation.

Certaines femmes apprécient un doigt introduit avec douceur, en complément de la pénétration vaginale (conseil pratique : l'ongle doit être coupé ras et l'utilisation de lubrifiant peut faciliter l'introduction). Il peut s'agir d'une préparation à la sodomie, lorsque les femmes l'acceptent. La transgression de l'interdit démultiplie souvent le plaisir des deux partenaires et certains hommes apprécient ce canal étroit, qui offre des sensations plus intenses et différentes du vagin.

Les hommes ne sont pas en reste et certains adorent sentir un doigt durant le rapport, pour majorer leur excitation et leur plaisir. Le doigt peut alors se faufiler doucement jusqu'au point P (lire question suivante).

L'anus reste en effet tabou ; associé aux excréments, il n'est pas rare de le trouver sale, voire répugnant. C'est pour cette raison qu'il est nécessaire de demander l'autorisation avant d'introduire un doigt ou un autre élément... Et en cas de réponse négative (que l'on demande à avoir un doigt ou à le mettre), elle doit d'être respectée et ne pas être forcée. Que les éconduits se rassurent, les envies sexuelles sont susceptibles d'évoluer toute la vie et un "non" peut se transformer en "oui" au bout de quelques temps).

Qu'est-ce que le massage prostatique ?

Méconnue dans ce rôle, la prostate est pourtant une voie d'accès au plaisir pour les hommes. C'est une glande située à 7 cm environ de l'anus, sous la vessie et le rectum. Elle prend la forme d'une châtaigne, à la consistance molle, pouvant être pressée avec la pulpe du doigt (orientée côté ventre et côté fesses)  ou stimulée à l'aide d'un sextoy. L'idéal est de bien détendre son amant, par un massage des fesses, qui se terminera avec un doigt bien lubrifié dans l'anus, à avancer très doucement jusqu'à ressentir la prostate.

Cette stimulation très intime déclenche alors un plaisir puissant et profond, seule ou cerise sur le gâteau, en complément d'une fellation ou d'une masturbation. C'est un plaisir différent de l'orgasme classique, par stimulation du pénis et il est comparé à la jouissance vaginale par les sexologues. Le massage prostatique requiert une grande confiance, mais prodigué avec délicatesse, il offrira un accès au septième ciel à votre amant… 

 

 

Notes et références

[1] Les caractéristiques de la bipédie et de station debout 

 

[2] Campus sport Université de Lille 

[3] Anatomie humaine